Profit or not profit, telle est la question.
En matière de bourse et de trading, tout porte à croire qu’il faut savoir laisser courir ses gains.
Et ce n’est pas les citations des professionnels qui sous-entendent le contraire :
Vous ne pouvez pas quantifier la récompense en bourse, mais vous pouvez quantifier le risque.
Larry Hite
“Vous ne pouvez pas quantifier la récompense…”, en voilà une affirmation bien mise à mal par le take profit!
Je n’essaie pas de savoir où le marché va avant un mouvement, je laisse le marché me dire où il va.
Mark Weinstein
” ... je laisse le marché me dire où il va.”, ces visions relèvent une des principales difficultés en trading : prendre ses bénéfices.
Si la gestion des risques – le money management – est une thématique comprise, enseignée, la gestion des gains, elle, souffre d’un manque de visibilité. Et ce n’est pas les citations qu’il faut prendre pour acquis, à trop laisser un actif financier en liberté, vous prendrez le risque, surtout, de voir vos plus-values fondre comme neige au soleil à la première consolidation.
C’est ici que le Take Profit rentre en action et peut vous aider. Mais qu’est ce que c’est ? comment l’utiliser ? est-ce réellement efficace ? c’est ce que nous allons voir dans cet article.
Ce que vous êtes sur le point d’apprendre :
- Qu’est ce qu’un take profit ? (avec un exemple).
- Pourquoi cet outil est véritablement indispensable ? (ou comment multiplier ses performances en bourse).
- Nos deux règles d’or pour bien positionner son TP!
Qu’est ce qu’un Take Profit ?
Le Take Profit est un terme anglophone qui signifie : Prise de bénéfice.
Concrètement, c’est le niveau à partir duquel vous décidez de prendre tout ou partie de vos plus-values en bourse.
Sur les plateformes de trading, il se traduit par un seuil nommé limite qui déclenchera automatiquement une vente lorsqu’il sera atteint.
Le Take Profit, que vous retrouverez nommé TP, est lui aussi à l’image du Break Even un de votre couteau suisse de trader.
Mais puisqu’une image vaut mieux que mille mots…
Prenons un exemple avec l’action Unibail-Rodamco-Wesfield (URW)
Imaginons que je sois rentré en position sur l’action Unibail-Rodamco-Wesfield lors de l’assemblée générale du 10 novembre 2020. Ce n’est pas mon style de trading, et cet exemple n’illustre pas les positions que je prends, ni je partage dans mes e-mails confidentiels, mais à la mérite d’être un cas d’école.
En effet, l’assemblée générale du 10 novembre 2020 a été pour Unibail-Rodamco-Wesfield particulièrement douloureuse puisque deux actionnaires minoritaires, en l’occurrence Xavier Niel fondateur d’Iliad (Free) et Léon Bressler, ex-patron du groupe, ont refusé une augmentation de capital.
Par un communiqué, Christophe Cuvillier PDG du groupe à cette date, annoncé même que ces deux opposants rentraient au conseil de surveillance[1].
En bourse cette journée se traduit par de beaux volumes de transactions et un beau chandelier japonais haussier, que nous pourrions nommer signal d’achat :
Sauf que une fois investi : que faire ?
- Les investisseurs souhaiteront conserver l’action quoiqu’il en coûte, l’action ayant déjà trop baissé.
- Les traders seront eux plus prudent et chercherons à prendre quelques pourcentages d’un mouvement haussier.
C’est là que le Take Profit rentre en action, en se servant principalement des résistances et informations techniques données par le marché.
Sauf que, si l’exemple est bien choisi, est-ce réellement efficace ? ne vaut mieux-il pas laisser courir ses gains ?
Le Take Profit est un outil indispensable.
Je ne peux pas peser mes mots car je ne vais pas affirmer quelque vous, mais vous prouver à quel point il est indispensable.
A mes débuts j’ai été aveuglé par le TrendFollowing et l’idée qu’il fallait, comme le rappelle nos citations d’introduction, laisser courir ses gains.
Sauf que les grands mouvements sont rares et qu’il est plus fréquent d’avoir des consolidations importantes après une hausse importante. Je voyais mes gains fondent en quelques jours avant que mon stop suiveur (ou stop win) ne décide d’arrêter le massacre.
Bilan, soit je me retrouvais avec des stop loss (perte calculée mais entière) et avec des gains faibles (car mon stop suiveur n’avait pas occasion de suivre régulièrement de grands mouvements.)
Pourtant théoriquement tout est logique, suivre un grand mouvement peut compenser plusieurs petites pertes.
Alors j’ai backtesté les systèmes de trading pour comprendre car les contenus partagés sur internet ne sont que des affirmations sans réelles confirmations…
Et j’ai été plutôt étonné…
Reprenons l’exemple d’Unibail-Rodamco-Wesfield
J’ai monté de nombreuses stratégies sur Prorealtime, même simple, et comparé les résultats.
Voici une stratégie simple, par exemple :
- Reprise haussière de court terme, le prix est supérieur à la moyenne mobile 10.
- Tendance haussière de court terme, la moyenne mobile 10 périodes et au dessus de la moyenne mobile 25 périodes.
- Stop suiveur, je laisse courir le mouvement et clôture quand le mouvement s’essouffle (à la rupture à la baisse de la moyenne mobile 10 périodes).
- Stop loss de départ : 20%.
Une simple stratégie comme celle-ci rapporte des résultats positifs sur Unibail-Rodamco-Wesfield :
Elle reste cependant très irrégulière et difficile à tenir car le drawdown est élevé. Alors je décide de positionner non plus un stop suiveur mais un TP (Take Profit) de 20% à égal distance de mon Stop Loss.
Le résultat est spectaculaire!
Le pourcentage de réussite augmente de 22%! le gain par trade est multiplié par 40 et les pertes réduites de 13 000€.
Visiblement les gains en bourse ne sont pas reliés aux grands mouvements que tout le monde cherche à attraper mais peut être à la capacité du trader à prendre ses profits avant qu’ils ne disparaissent…
Cet exemple n’est pas un cas judicieusement choisi pour illustrer une conviction, AXA, LOREAL, TOTAL, DANONE.. dans de nombreux cas la stratégie initiale amène à la faillite tandis que la deuxième expose des bénéfices réguliers.
Des exemples comme ceux-ci, et pleins d’autres, j’en partage également dans mes e-mails confidentiels. Je n’aime pas affirmer des concepts lus ici ou là, mais bien savoir et ne vous retranscrire que les bonnes pratiques. Me suivre est une réelle opportunité pour vous et moi de continuer à grandir, et tout ce passe gratuitement ici :
Sauf que maintenant, je sais ce que vous allez me dire :“ok, on a compris qu’il fallait mettre un TP, mais comment le positionner ? “
C’est ce que nous allons voir.
Comment positionner un ordre limite ?
Si le take profit est un indispensable en trading, ce que nous venons de voir, savoir le positionner nécessite encore de suivre quelques bonnes pratiques.
En effet, un TP trop court vous permet de récupérer des plus values régulières mais augmente vos frais et vous obligent à prendre des risques (tout nouvel investissement est un nouveau risque) plus fréquents.
A l’inverse un TP trop éloigné ne sera que très rarement touché.
Pour ne pas subir un flot continu de stop loss et pertes, voici nos deux règles d’or pour bien positionner son TP :
Utiliser l’action des prix.
L’action des prix ou Price Action est un concept d’analyse technique qui vise à définir, sans indicateur, des zones de résistance (ou support) grâce à l’analyse des mouvements historiques des prix.
L’objectif d’une action, pour enrichir les détenteurs d’actifs (actionnaires, salariés d’une entreprise cotée, etc.) est d’être toujours plus haute, signe de bonne santé de l’entreprise.
Sauf qu’il n’est pas toujours facile ni possible d’effectuer des records sur records quand certains investisseurs décident de prendre des bénéfices et d’autres de vendre à découvert les niveaux clés d’une action.
Ce pourquoi les anciens plus hauts forment des zones de résistance idéales pour que vous aussi puissiez prendre des bénéfices.
Ces zones sont des niveaux clés de TP tout trouvé :
Être cohérent avec son stop loss
Au risque de vous décevoir il n’y a pas de recette miracle.
Ceux qui prétendent qu’il faut prendre tous les trades présentant un ratio risque/reward de 2 – ou plus – ne précisent pas que leur taux de réussite est bien inférieur à 50%.
Rendez vous bien compte :
- Avec un Stop Loss (SL) serré et un TP large = vous allez toucher plus régulièrement votre SL.
- Avec un SL large et un TP serré = vous allez toucher plus régulièrement votre TP mais chaque SL créera un drawdown important psychologiquement impactant.
Une équation juste, celle que j’ai simulé dans mon backtest est de mettre son Take Profit à égal distance du SL.
Une proportion qui fonctionne est que j’ai déjà mise en avant dans un autre contexte : avec l’indicateur RSI en bourse.
Le Take Profit n’a plus de secret pour vous
Outil indispensable au cœur de vos potentielles performances, le take profit en bourse comme au trading offre de nombreux atouts pour ceux qui ne savent pas comment, où, ni quand prendre ses bénéfices.
Ce que vous venez d’apprendre aujourd’hui :
- Le take profit est un outil simple (ordre limite).
- Pourquoi il est indispensable dans une stratégie de trading et pourquoi il augmente vos performances.
- Deux règles d’or pour bien positionner son take profit quand on souhaite le mettre en pratique simplement.
Maintenant à vous… je vous ai tout donné gratuitement.
Partagez vos réflexions, cet article, cet outil vous a t-il intéressé ? on échange en commentaire. ❤️
Références
- [1] LePoint.fr, Unibail : la direction du groupe lâchée par les actionnaires., [en ligne], dernière consultation le 01 Novembre 2021.
Bonjour,
Vous concluez votre analyse en affirmant (pour ce qui vous concerne et dans votre cas singulier uniquement – NDLR).
Mais selon moi, votre démonstration souffre d’un biais fatal pour votre portefeuille in fine.
Il manque la prise en compte des frais !
En effet, la bourse serait un jeu à somme égale avec, selon la loi des grands nombres, un ratio de 50%/50% si les frais ne venaient pas biaiser la statistique.
Comme au casino sur le jeu de la roulette où il existe 18 cases rouges et 18 cases noires (50/50), sauf qu’il y a en plus le 0 et le 00… Tout est là, et le casino s’enrichie sur cette seule petite différence et sur les sommes très importantes de liquidités mises en jeu.
La seule parade donc est de prendre le problème à l’envers et de penser comme un casino : Je gagne ET je perds, mais quand je gagne, je gagne plus que lorsque je perds !
Ainsi on peut même se payer le luxe d’avoir une stratégie ou l’on perd plus souvent que l’on ne gagne (ce qui est souvent le cas).
Et donc avoir un TP > au SL (CQFD).
Un grand merci pour tout votre travail et votre partage.
Fabrice
Bonjour Fabrice,
Merci pour ce retour 🙂
Alors non, ma démonstration ne souffre pas de ce biais. Les frais sont calculés dans mes backtests à hauteur de ce qu’ils me coutent (environ 5€ par ordre) avec IB et Prorealtime.
Je ne peux pas, pour mes propres investissements, et mes lecteurs faire ces démonstrations sans évoquer l’un des b.a.-ba des investissements.
Je suis désolé si cela ne parait pas mon analyse.
Mais je vous rejoins sur ce point, les frais sont souvent – trop souvent – oubliés dans les analyses qu’on lit à droite et à gauche.
Vous pouvez d’ailleurs en apprendre davantage sur mes méthodes de travail grâce à cet article : https://www.lesformationstrading.fr/backtesting-indispensable-trading/ 🙂
Très belle réception
Christopher