Trader avec le RSI en bourse, cet indicateur de tous les excès

L’oscillateur RSI est un indicateur en bourse que l’on retrouve dans de nombreux graphiques en analyse technique. Certains le décrivent comme particulièrement précieux. Il aurait aidé une partie des traders à éviter les conséquences dramatiques de plusieurs krachs boursiers.

Ce n’est donc pas n’importe quel concept que j’ai décidé d’aborder à travers cet article. Il est régulièrement mentionné par les professionnels du domaine, par les formateurs comme Thami Kabbaj, qui le présententait au salon de l’analyse technique comme l’un de ses préférés.

Alors, qu’en est-il vraiment ? Semble-t-il judicieux de s’intéresser à cet indicateur ? Quel est son potentiel ? Sans prétendre détenir la vérité absolue, j’ai voulu mener ma propre enquête. Un backtest qui m’a permis de me forger ma propre opinion, sans me baser uniquement sur des sources externes.

Voici donc ce que je peux vous expliquer à propos de cet indicateur boursier.

Comment fonctionne l’indicateur RSI en bourse ?

On peut désigner cet outil aussi bien comme un oscillateur que comme un indicateur.

Il a en effet une particularité : il se trouve borné de 0 à 100. Autrement dit, la courbe qu’il dessine, en représentation au prix d’un actif financier oscille entre 0 (le minimum) et 100 (le maximum).

C’est donc un indicateur (puisqu’il est supposé livrer des informations sur la lecture des prix) mais également un oscillateur (étant donné que sa représentation des prix… oscille !).

Vous pensez peut-être que tout cela n’a pas d’importance. Que je perds mon temps à catégoriser le concept. Mais ce genre de distinctions permet de mieux assimiler la logique sous-jacente. Il ne s’agit pas de se lancer dans des considérations intellectuelles sonnant dans le vide.

D’ailleurs, je vais tout de suite m’orienter vers une approche pragmatique… en définissant comment calculer ce fameux indicateur.

RSI : comment le calculer ?

Le RSI (Relative Strength Index) est basé sur une formule mathématique qui utilise les prix d’un actif.

Je vous la révèle d’emblée :

Oui, tout cela rappelle quelques cours de mathématiques pénibles. Mais c’est pour votre bien, si j’ose dire. C’est une manière de formaliser les choses.

D’ailleurs, cette formule reste relativement simple. Il n’y a que deux informations intéressantes à retenir ; le reste n’est que division et soustraction.

Quelles informations ? La moyenne des prix hauts, et celle des prix bas.

Tout cela suppose un paramètre de départ : la périodicité d’analyse. Vous l’avez déjà vu ? On parle de RSI (12), RSI réglé sur 12 périodes ou RSI (14). Plus exactement, ce sont celles qui reviennent régulièrement mais vous êtes libre de le paramétrer comme bon vous semble.

À ce stade, vous attendez peut-être avec impatience que j’en vienne à la dimension pratique. Encore un peu de patience. Promis, c’est imminent. Mais il y a encore quelques éléments techniques à mettre en lumière.

Un exemple pour mieux comprendre le calcul du RSI

La moyenne des prix sert à calculer le gain moyen de la période désignée.

Prenons un exemple avec l’action APPLE.

• Imaginons, sur une période de 12 jours, que la somme des journées haussières représente 12$ de hausse sur l’action. La moyenne de gains par jour est donc de 1$ (12 $/12 jours).
• Imaginons, toujours sur la même période, que la somme des journées baissières représente 6$ de baisse sur l’action. En l’occurrence, la moyenne de perte par jour est de 0,5$.

Avec notre formule le RSI est de 67. Un nombre haussier.

Le reste de la formule 100 – [ 100 / ( 1 + XX) ] n’aide qu’à borner le résultat de 0 à 100.

J’espère que cela semble plus clair. Car nous n’avons pas encore touché aux enjeux fondamentaux. Ceux qui consistent à interpréter le résultat en question.

RSI bourse : une grille de lecture traditionnelle

Puisque cet indicateur peut laisser paraître un surachat ou une survente, deux lignes horizontales accompagnent la représentation bornée.

• Une ligne horizontale positionnée au chiffre 30. Si le RSI se trouve en-dessous de celle dernière, il est commun de considérer que le prix se trouve en survente.
• Une ligne horizontale positionnée au chiffre 70. Si le RSI se trouve en dessus de celle-ci, il est commun de penser que le prix se trouve en surachat.

Il est temps de décrire ce phénomène en image :

Survente signifierait que l’actif est trop vendu quand surachat signifierait le contraire, celui-ci est trop acheté.

Dès lors, on peut distinguer deux stratégies récurrentes : il peut être question de vendre les surachats ou au contraire de racheter les surventes.

Est-ce fiable ? Pour le définir, j’ai procédé à un backtest. Ses paramètres sont les suivants :

• Achat des surventes, vente à découvert des surachats.
• Unité de temps journalière.
• Frais de 5€ par ordre de bourse.
• Capital correspondant à 10 000€.
• Position prise de 1 000€.
• Stop loss à 200€, ce qui revient à 2% de mon capital.
• Take profit à 300€, relatif à 3% de mon capital pour respecter un ratio risque/ récompense de 1,5.

Une fois ces conditions réunies, j’ai tout simplement appliqué (durant le backtest, donc) certaines règles de money management et de bon sens. Ce que l’on peut lire un peu partout… et qui est supposé donner des résultats.

Alors, est-ce que j’ai pu en profiter ? Transformer l’essai relatif à ce fameux RSI en bourse de manière positive ? Malheureusement, non.

Je n’ai enregistré que 28% de réussite ; autrement dit une perte moyenne plus élevée que le gain moyen. Aïe. On ne peut pas dire que ça soit concluant…

Et avec d’autres action, qu’elles soient US ou du CAC40… le résultat est similaire.

Alors, faut-il renoncer dès maintenant aux appel de pied du RSI ? N’a-t-il donc aucune place au sein d’une démarche sur les marchés financiers ? Je n’irais pas aussi loin. Avant d’en dire davantage sur ce sujet précis, je me permets d’ailleurs une petite parenthèse. Elle me semble importante.

Méfiez-vous des techniques infaillibles

Si l’on vous présente l’emploi du RSI comme infaillible et incontournable, restez extrêmement prudent(e). Il s’agit d’un indicateur, et il a ses limites comme tant d’autres instruments en trading.

Je viens pourtant d’entamer une démonstration mathématique, non ? Cela ne montre-t-il pas que la spéculation peut reposer sur des modèles tangibles, du moment qu’on sait compter ?

Non. Tout cela relève de l’estimation et de l’appréciation. Les raisonnements mathématiques sont des leviers, des approches, mais ils n’ouvrent pas la porte d’une vérité absolue. S’il suffisait d’appliquer un algorithme, pensez-vous vraiment que le trading aurait encore le moindre intérêt ?

Si je vous dis ça, c’est aussi parce que je connais les techniques de certaines plateformes. Leurs “formations gratuites” font miroiter des astuces exceptionnelles, où le RSI (par exemple) est présenté comme un sauveur. Rien n’est jamais aussi simple en Bourse. On le voit avec ma douloureuse tentative ci-dessus.

Il faut accepter les échecs, les impondérables. Ce qui ne signifie pas que je vous encourage à baisser les bras. L’essentiel, c’est de laisser les rêves au placard et de se concentrer sur la réalité. Une réalité sur laquelle nous allons revenir maintenant, d’ailleurs.

Augmenter son pourcentage de réussite avec le RSI en bourse… reste possible

Je vous l’ai toujours dit, on ne vend pas un marché action.

En dehors des grands cracks et des corrections passagères, les actions montent d’année en année. Elles sont portées par les investisseurs qui les achètent pour les conserver (BUY AND HOLD).

Ces fameux géants institutionnels disposent de capitaux importants, pour ne pas dire massifs, à tel point qu’ils doivent investir sur plusieurs jours voire semaines.

Vouloir “rivaliser” avec une “petite” (toutes proportions gardées – je sais que pour certaines personnes, c’est déjà beaucoup) somme de 1 000€ de capital à trader, c’est une mission de kamikaze. Autant utilisé le pécule autrement !

Quoi qu’il en soit, le RSI ou Relative Strength Index est basé sur les prix. Il n’a pas de caractère prédictif. Un actif peut rester en surachat aussi longtemps que le veulent les circonstances.

Au contraire de la survente qui, elle, peut se révéler autrement plus intéressante. Dans un actif en tendance haussière, il est parfois difficile de se positionner. Mieux vaut éviter de rentrer au prix le plus haut ; attendre une respiration matérialisée par la fin d’une survente est une stratégie plus intéressante.

Partant de ce constat, je supprime les ventes à découvert de mon backtest.

Et le résultat en devient plus intéressant…

Je suis en positif (très léger) mais mon taux de réussite est remonté à 45% au lieu de 28% (+17%).

Je pense qu’on peut faire encore mieux que ça. Sans nécessairement se lancer dans des démarches complexes.

Le ratio risque/récompense devrait toujours être supérieur à 1… vraiment ?

J’entends souvent que pour espérer un vrai retour au moment d’employer une stratégie, l’indice positif de la balance bénéfice/risque devrait être supérieure à 1.

J’attends que l’on m’explique et qu’on me montre pourquoi.

Il me semble que c’est logique… sur le papier uniquement. Risquer 200€ pour en gagner 800€, c’est intéressant… en théorie. Mais dans les faits, c’est rarement aussi simple. Alors pourquoi nous le laisser miroiter ?

Voilà pourquoi j’ai descendu mon take profit.

Vous vous rappelez des paramètres du backtest ? Ceux que j’ai mentionnés tout à l’heure.

• Stop loss à 200€ soit 2% de mon capital.
• Take profit à 300€ soit 3% de mon capital pour respecter un ratio risque récompense de 1,5.

Ils deviennent :

• Stop loss à 200€ soit 2% de mon capital.
• Take profit à 200€ soit 2% de mon capital (ratio risque récompense de 1).

Je n’ai pas choisi à l’avance mes exemples, ainsi le résultat en gain sur l’action Apple n’est pas surprenant. Cela dit, le drawdown diminue significativement et le taux de réussite augmente encore !!!

Améliorer sa stratégie relative au RSI en bourse : mes conseils

Sur d’autres actions la stratégie performe bien. Elle est globalement rentable mais pas exceptionnelle.

Il conviendrait de l’améliorer. Mais comment ?

En utilisant des paramètres supplémentaires. Du moins, c’est ce que je préconise. En voici une sélection, qui se trouvent régulièrement détaillés au fil de mes articles :

• La tendance de l’action.
• La volatilité.
• Les résistances de plus long terme (hebdomadaires dans le cas présent).
• En jouant sur le STOP LOSS.

Oui, ce dernier a une incidence toute particulière.

Un débat de plus en plus intense se joue entre les traders/influenceurs du net. D’un côté, il y a ceux qui ne jurent que par le stop loss systématiquement. De l’autre, il y a ces investisseurs qui ne souhaitent pas en mettre pour ne pas amoindrir leurs (potentielles) performances.

L’entre deux fait souvent bien les choses.

Imaginons que sur mon exemple, je place mon stop loss à 4% (soit 400€), quel serait le résultat ?

Un résultat vraiment positif

Magnifique : c’est un carton, impliquant 87,5% de réussite, 126$ de gain par trade. Admirez également de quelle manière la courbe bleue est haussière et propre.

Vous voyez au même titre que la stratégie du Golden cross, il suffit de trouver un équilibre entre bons paramètres d’entrée et bons paramètres quant à la tenue de position.

On ne s’improvise pas trader indépendant grâce à la lecture de quelques articles.

Pour beaucoup – pour tout le monde, sur le long terme – l’expérience rentre en jeu. Elle tient un rôle majeur.

N’hésitez donc pas à vous renseigner plus en profondeur sur mes approches en bourse.

Le RSI en bourse n’a plus de secret pour vous

Stratégie encore une fois très simple mais potentiellement rentable, l’indicateur RSI en bourse offre de nombreux atouts pour ceux qui veulent entrer dans une valeur après une correction.

Voilà ce que vous venez d’apprendre grâce à ce billet :

• Quand le RSI croise à la baisse sa ligne horizontale des 30, il est en survente.
• Attention aux surachats avec le marché action, un actif peut rester plus longtemps en surachat… et cela compromet grandement vos chances de rester solvable.
• Je vous ai expliqué pourquoi le stratégie que l’on retrouve sur 98% des sites est une catastrophe.
• J’ai mis en avant les paramètres me permettant de tripler mon taux de réussite avec l’action APPLE. *Même si je me dois de vous rappeler que les performances du passé ne préjugent pas des performances futures.

Maintenant à vous… je vous ai tout donné gratuitement.

Partagez vos réflexions, cet article, cet indicateur vous a t-il intéressé ? On échange en commentaire. ❤️