Le terme “money management” vous dit probablement quelque chose. Mais savez-vous en quoi consiste ce concept, exactement ? Et mesurez-vous son importance au sein d’une stratégie ?
Il n’est pas rare (doux euphémisme) de trouver des articles sur Internet, des vidéos abordant des sujets tels que : “Comment gagner de l’argent en bourse ?”. Du contenu plus ou moins fiable, soit dit en passant.
Quitte à me faire polémique, j’ai l’impression que les influenceurs, que les grands gourous de la “technique miracle” oublient une éventualité (et même une obligation, car c’est le principe) : celle de perdre de l’argent.
Serait-ce du pessimisme ? Non. Du réalisme, tout simplement. C’est en faisant preuve de pragmatisme qu’on peut espérer une rentabilité au moment de s’aventurer dans la jungle des marchés financiers. Non seulement en acceptant les pertes… mais aussi en les intégrant à votre système de pensée.
C’est ça, le money management. Il consiste à ne pas se voiler la face. À sortir la calculette (ou équivalent automatisé) et à viser l’objectif suivant : perdre, d’accord, mais perdre le moins possible et gagner au bilan. Vous désirez en savoir davantage ? C’est exactement dans cette perspective que j’ai élaboré cet article.
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Mais revenons au sujet.
Gagner moins mais gagner mieux : le principe du money management
47.4%. C’est le pourcentage de réussite moyen observé sur un échantillon de 6 582 prévisions financières, réalisées par des experts publics de la finance entre 2005 et 2012[1].
Cette étude nous montre que la majorité des meilleurs économistes, du moins ceux médiatisés sur cette période de 7 ans, n’arrivent pas à battre le marché. Surprenant, n’est-ce pas ?
Cela signifierait qu’investir en optant pour le plus complet nous assurerait un meilleur taux de réussite : 50%, tout simplement.
Évidemment, la réalité ne s’avère pas aussi mécanique. Les paramètres à prendre en considération pour réaliser une comparaison sont vraiment nombreux. Il devient, dès lors, difficile de juger des réelles performances d’un individu. Une chose est sûre : il ne faut pas se baser sur les pourcentages de réussite, en général. Cet indicateur est trompeur. Tout comme facilement manipulable. Laissez-moi en dire davantage sur ce point, avant d’en revenir au cœur du sujet.
Les “pourcentages de réussite” : ces indices qui n’en sont pas vraiment
En soi, il semble séduisant de se servir des “pourcentages” ou “taux” de réussite affichés çà et là afin de prendre une décision. En effet, cela donne l’impression de savoir à quel point ça fonctionne. Et donc d’anticiper son propre succès.
Seulement voilà : l’impression correspond davantage… à une illusion. J’ai déjà évoqué quelques raisons ci-dessus, mais en voici une synthèse.
- La “réussite”, en tant que tel, est un concept difficile à cerner. Quand commence-t-elle ? À partir de quel critère ? Ce qui sera considéré comme une “réussite” pour quelqu’un le sera-t-il forcément pour quelqu’un d’autre ?
- Dans certains cas (malheureusement), les chiffres annoncés ont des origines obscures. N’importe qui peut inventer un joli score et en faire son argument vedette. Par exemple, saviez-vous que 93% de personnes consultant “Les Formations Trading” gagnait de l’argent en Bourse ? Non ? Moi non plus. Je viens de l’inventer. Cela pourrait être plus (je l’espère !), moins. Dans tous les cas, c’est difficile à vérifier.
- Ce que je viens de mettre en avant constitue le troisième et dernier point. Même en admettant que des statistiques aient vraiment été établies, de manière méthodique et consciencieuse… est-il vraiment possible d’établir un bilan global ? De prendre en compte chaque mouvement réalisé ? En d’en mesurer la portée ?
Je pense avoir fait le tour de la question. Revenons-en à notre mouton : le money management.
Le money management : effacer jusqu’à 9 pertes consécutives devient possible
L’exemple ci-dessous détaille des résultats “catastrophiques” (à première vue) en trading. En effet, notre investisseur a perdu 9 trades consécutifs – qu’il a limité à 2% de perte sur son capital.
Il a poursuivi, enfin, par un trade gagnant. Suivant le célèbre adage “laisser courir les gains et couper ses pertes“, l’investisseur a fait progresser son capital de 8,4%… enregistrant seulement 10% de réussite.
Réaliser 30% de plus-value grâce à une seule opération vous semble surréaliste ? Je peux comprendre, mais dans ce cas, pourquoi certaines personnes arriveraient-elles à perdre 30% de leur capital sur une seule opération ? Encore une fois, tout est une question de money management. Et c’est que nous allons approfondir dans les paragraphes suivants.
Qu’est ce que le money management en trading ?
Comme le trading, dont nous avons déjà reprécisé la définition, et comme bien d’autres, le money management est un terme anglophone. En l’occurrence, il regroupe les activités de gestion des risques, plus particulièrement encore celles en lien avec la gestion de l’argent.
C’est un pilier à la fois simple et fondamental lorsqu’on évolue au sein des marchés financiers. Certains diront même que le money management est plus important que les engagements financiers eux-mêmes. Ce n’est pas totalement infondé… quand on sait qu’une prévision boursière a 47.4% de chance de se réaliser.
Une prévision boursière a un horizon de temps oscillant entre le moyen et le long terme. Il est évident que le trader qui cherche à récupérer 2 points par trade sur le marché 2 (sans stop loss) pourrait atteindre les 95% de réussite. Mais le money management sous-jacent à ce type de trading est tellement hasardeux qu’une seule perte peut faire s’évanouir tous les gains. Voici justement la courbe des résultats d’une activité de scalping très mal négociée :
Je vous l’affirme.
Le money management est un art qui vous protégera…
- … des séries de pertes consécutives (inévitables). Je ne vais pas rentrer dans le détail des lois relatives aux probabilités, à l’écart type et à la variance. Je vous épargne ce cours de maths.
À la place, pour comprendre simplement ce concept, je vous propose un exemple. Qui n’a jamais vu à la roulette une série de 9/10/11 couleurs consécutives (soit rouge, soit noir)… alors que les probabilités sont normalement de 50/50 (pour simplifier – je sais que le zéro vert entre en ligne de compte).
L’inverse est également vrai. Vous pouvez, avec une stratégie aléatoire, faire 10/12 trades consécutifs gagnants.
Attention, dès lors, à ne pas croire au Graal, attention à ne pas vouloir réinvestir trop rapidement vos gains car une série négative pourrait venir faire fondre votre nouveau capital. - … des pertes abyssales. Oui, le money management peut vous permettre de couper vos pertes en fonction d’un niveau de risque préalablement défini (0.5, 1 ou 2% de votre capital).
- … puis, et enfin, des dérives psychologiques. La parfaite maitrise de vos risques saura vous rassurera et évitera quelques décisions hâtives (celles consistant, notamment, à couper ses gains).
J’ai bien conscience que la théorie se heurte à certaines limites. Ainsi, nous allons nous intéresser à la pratique. Concrètement, comment fait-on ?
La définition d’un niveau de risque maximum : une clé de performance
Le niveau de risque maximum doit être déterminé d’emblée.
Il correspond à un pourcentage de votre capital. Ledit pourcentage ne doit pas être dépassé lorsqu’un trade se révèle perdant. Votre perte maximale devrait idéalement se situer entre 0.5% et 2% de votre capital.
Évidemment, mécaniquement, plus votre capital est important, plus vous pouvez vous permettre de baisser votre niveau de risque.
Plus votre capital est limité, en revanche, plus votre exposition est susceptible d’approcher le niveau de risque équivalant à 2%. Un petit capital vous fait prendre, par conséquent, plus de risques, indépendamment de votre bonne volonté puisque vous avez l’obligation de couvrir vos frais et l’objectif de générer des revenus.
Prenons des exemples :
– J’ai un capital de 2 000€, je me donne un risque maximum de 2% pour supporter les frais et générer des gains qui sont motivants. J’accepte donc de perdre par trade (2 000 * 0.02) 40€ maximum. Je peux donc rater le coche sur 50 trades consécutifs avant d’épuiser mon capital. C’est tout de même rassurant.
– J’ai un capital de 10 000€, je me fixe un risque maximum de 1%. J’accepte donc de perdre par trade (10 000 * 0.01) 100€ maximum. Je peux donc perdre 100 trades consécutifs avant d’épuiser mon capital.
– Enfin, j’ai un capital de 25 000€, je définis un risque maximum de 0.5%. J’accepte donc de perdre par trade (25 000 * 0.005) 125€ maximum. Je peux donc perdre 200 trades consécutifs avant de voir mon capital s’évanouir.
Ainsi, vous le constatez : lorsque vous définissez votre niveau de risque, il devient très difficile (et heureusement – c’est une difficulté dont on se passe 😉 !) de perdre l’intégralité de votre argent.
Définir le niveau de risque est un réflexe qui doit vous accompagner durant tous vos investissements. Actions, indices, forex, matières premières… c’est à vous d’adapter votre taille de position pour respecter cette variable “risque” si protectrice. Et c’est ce que nous allons voir plus clairement maintenant, en commençant par les actions.
Actions : comment adapter la taille de sa position ?
Définir son niveau de risque est une relativement étape facile, mais comprendre et adapter sa taille de position aux spécificités des marchés financiers correspond à une étape… plus rigoureuse.
Du côté des actions, la variation des cours se calcule en pourcentage. Disons qu’une action, admettons Genfit, a augmenté de 15% depuis janvier dernier. Votre niveau de risque maximum, qui pour reprendre les exemples étudiés ci-dessus pourrait être de 100€ avec un capital de 10 000€, doit donc faire l’objet d’une conversion en pourcentage.
L’analyse technique apporte une aide précieuse dans la réalisation de cet objectif puisque vos niveaux d’entrée, de stop loss, et de take profit (toutefois non obligatoire) sont définis avant votre prise de position.
Déterminer vos conditions d’investissement
Imaginons que je sois intéressé par l’action GENFIT, qui en données horaires suit une tendance haussière et se révèle maintenue par un support horizontal (le price action) ; il se situe dans une zone de prix à 18,5€.
Les cours se manifestent via une consolidation en forme de drapeau, dont la cassure par le haut pourrait redonner une impulsion haussière.
- Mon niveau d’entrée est connu, j’estime que 19,30€ corresponsant à un niveau me montrant que la cassure de ma figure chartiste est haussière.
- Je détermine aussi mon niveau de stop loss, lequel ne doit pas être trop serré. Je suis en données horaires (H1), nous nous retrouvons ici dans une période compliquée (crise du COVID19 – oui, l’exemple ne date pas d’hier, mais qu’importe) et le dernier plus bas est proche du chiffre rond dès 18€. Je décide donc de positionner mon stop loss sur les 17,90€.
- Le pourcentage entre mon niveau d’entrée et mon niveau de risque est de 7.24%, ce qui veut dire qu’une variation de 7.24% de l’action GENFIT ne devrait représenter qu’1% de mon capital, ici 100€.
Calculer une taille de position : un exemple sur l’action Genfit
Maintenant que j’ai déterminé tous les paramètres de mon investissement, la question est la suivante : combien d’action dois-je acheter en fonction de mon capital pour garantir mes 1% de risque ? Et bien… la formule est la suivante :
Nombre d’action = (Pourcentage de risque / (pourcentage entre le niveau d’entrée et le stop loss) * Votre capital) / Niveau d’entrée
Nombre d’action = (0.01 / 0.0724 * 10 000€) / 19.3€ = 71 actions à acheter!
Une calculette EXCEL gratuite pour vous aider dans les calculs de position
Même si la formule présentée ci-dessus n’est pas complexe, un outil informatique comme une calculette EXCEL demeure un bon outil d’aide au calcul ; celui des tailles de position en l’occurrence.
J’ai donc décidé de partager cet outil, pour que vous évitiez au maximum les erreurs et que vous puissiez appréhender facilement le money management.
Cet outil – accessible ici via ma newsletter – plus complet que le simple extrait ci-dessus, vous aide également à calculer vos frais de courtier et propose des statistiques en fonction des données que vous renseignez. Il est accessible gratuitement après une simple adhésion à mes e-mails confidentiels.
Au-delà de cette calculette, je vous fais part d’astuces, de concepts pour générer des profits sur les marchés :
Money Management : adapter sa taille de position sur FOREX
La cotation du marché des devises – le forex – s’effectue en pips. Le pip représente la plus petite unité de mesure qui est généralement la 4ème décimale. Certaines devises font toutefois exception, comme l’euro yen (EUR/JPY), dont la plus petite unité de mesure est la 2ème décimale.
Prenons des exemples :
Si la paire de devises EUR/USD cote 1.0829 puis subit une forte augmentation de 1%, la nouvelle cotation sera de 1.0955. Soit une variation de 126 pips.
Alors que l’EUR/JPY cote en centaine et s’échange en ce moment à 115.81. Une variation de 126 pips ferait monter le cours à 117.07.
Cette variation en pips est importante. C’est elle qui conditionne votre taille de position.
L’analyse technique : une manière de déterminer vos niveaux d’entrée
Imaginons que je souhaite acheter le bas de range de ma paire de devise EUR/USD. Mon niveau d’entrée se situe à 1.0839. Mon niveau de stop loss, lui, celui que j’ai défini sur le graphique au haut du dernier plus bas, se trouve à 1.0722.
La différence entre mon niveau d’entrée et mon niveau de stop représente 117 pips. Souhaitant respecter ma logique de maitrise du risque avec l’analyse technique, je ne préfère pas perdre plus de 100€ sur cette variation. Un pip doit donc me couter 0.85 centimes d’euros (100€/117pips). Maintenant que vous avez tous les paramètres, combien s’agit-il investir ?
Calcul d’une taille de position sur FOREX
Dans le cas présent… c’est précisément 9 133€ qu’il faut investir, montant que j’ai pu calculer grâce à la formule suivante :
Montant d’investissement = (Montant d’un pip * Niveau du stop loss) / Le pas de cotation
Montant d’investissement = (0.85 * 1.0722) / 0.0001 = 9 133€
Le money management : un concept qui n’a plus de secrets pour vous !
C’est capital pour assurer la protection de son capital. Une taille de position, un stop et un take profit doivent être positionnés de manière intelligente. Tout cela se définit grâce au money management, selon les mécanismes que je viens de mettre en évidence.
Voilà ce que vous venez d’apprendre aujourd’hui :
- J’ai mis en valeur les raisons pour lesquelles vous deviez davantage vous soucier des montants que vous engagez… plutôt que de votre taux de réussite.
- J’ai mis en lumière la manière dont il s’agit d’adapter une taille de position sur actions (et fourni l’outil que j’utilise, accessible à tous).
- J’ai expliqué comment adapter une taille de position sur le marché du forex, en relevant les spécificités de l’exercice.
Maintenant à vous…
Partagez vos réflexions ! 🙂 Ce concept vous intéresse t-il ? On échange en commentaires. ❤️
Money Management : Foire Aux Questions (FAQ)
Le money management désigne l’ensemble des activités qui permettent de gérer votre argent et plus particulièrement votre niveau de risque en trading.
La variation d’une action se calcule en pourcentage. Chaque action a des valeurs différentes. Le calcul d’une taille de position, et donc du nombre d’action à acheter ou à vendre, est déterminé par vos conditions d’entrées, votre niveau de stop loss et le risque que vous souhaitez faire prendre à votre capital.
Oui! Je mets à disposition et cela gratuitement, une “calculette EXCEL actions”, si vous vous abonnez à ma newsletter.
La variation d’une paire de devises se calcule en pips. La valeur du pips varie en fonction de votre exposition. L’exposition en question est conditionnée par votre niveau de risque, votre niveau d’entrée et de stop.
Les contrats qui permettent de trader sur indices, notamment les futures (marché réglementé), limitent vos possibilités de gestion du risque. Chaque contrat a comme caractéristique une valeur de point fixe (1€, 2€, 5€…25€). Il convient de calculer la valeur de votre point cible pour sélectionner le bon contrat dans lequel investir.
Références
- [1] CXO Advisory, https://www.cxoadvisory.com/gurus, [en ligne], dernière consultation le 01 mai 2020. [2] Thomas Porcher, Traité d’économie hérétique, édition Pluriel, p113, dernière lecture le 07 avril 2020.