ETE ou Epaule Tête Epaule : un retournement assuré… vraiment ?

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J’ai comme un mauvais pressentiment. Et je dois vous expliquer pourquoi. Le cours de bourse de l’actif dans lequel je suis investi est en train de former une figure chartiste nommée : Épaule-Tête-Épaule. Et sur ce point, les avis sont unanimes : c’est la figure d’analyse qui présente le plus de risques. Si si, d’ailleurs même Wikipédia le dit : “Après cassure de la ligne de cou, le mouvement baissier se poursuit dans 96 % des cas de figure[1]. Alors, faut-il trembler devant l’ETE ? Se préparer à un retournement inévitable ? Inéluctable ?

Voyons, n’allons pas si vite. Comme vous le savez, je n’aime pas les grandes projections théâtrales. Certaines généralisations ne mènent (vraiment) à rien. Si il était possible de prévoir un mouvement baissier avec un taux de réussite de 96%, nous aurions tous la possibilité…

  • De vendre à découvert systématiquement la configuration technique (et avec de grosses mises pour empocher de belles plus-values !)
  • De protéger nos actifs haussiers face à une baisse en opérant une transaction opposée (Hedging).
  • De récupérer nos plus-values avant la baisse des marchés.

Le SaintGraal que nous cherchons tous. Le problème, c’est que le Graal, justement… c’est un mythe.

Au sein des marchés financiers, dont la distribution sur le court terme semble souvent aléatoire, vous accumulez les pertes en “shortant” les figures chartistes épaule-tête-épaule Et cela semble incompréhensible. Vous vous êtes pourtant renseignés, vous êtes du “bon côté”… mais rien à faire.

Le trading ne serait-il qu’une vaste fumisterie ? Il est logique de se poser la question. Toutefois, en réalité, la réponse est… non. Laissez-moi justement montrer comment (et sachant que je me base sur mon expérience), il est possible de tirer profit de cette configuration technique. Celle de l’ETE, donc. Par la même occasion, je vais évoquer les erreurs à éviter coûte que coûte.

Ce que vous êtes sur le point d’apprendre :

  • Comment reconnaitre une figure chartiste épaule-tête-épaule ?
  • Comment éviter de commettre la plus grande erreur commise par tous ceux qui font trop confiance aux figures chartistes et à leurs préceptes.
  • Deux astuces à prendre en compte immédiatement pour optimiser vos performances.

Épaule-Tête-Épaule (ETE) : une définition

L’épaule-tête-épaule est une figure d’analyse technique dite de retournement.

  • Au sein d’un marché haussier, l’ETE laisse augurer un retournement de tendance et donc la venue prochaine d’un marché baissier.
  • Si le marché est baissier, l’ETE – cette fois-ci inversée – annonce un retournement de tendance à la hausse.

Dans les deux cas de figure, on pourrait bien se retrouve face à l’une des configurations techniques les plus puissantes. Bien que les certitudes n’existent pas en trading, on peut lorgner du côté des probabilités.

Alors, comment repérer précisément cette figure chartiste ?

Quels critères permettent d’identifier une figure épaule-tête-épale (ETE) ?

Comme souvent, le nom de cette figure ne tombe pas du ciel. Sachant qu’il est plus précisément question de rechercher sur un graphique en chandeliers japonais 4 indices graphiques :

  1. Ce qu’on appelle “L’épaule gauche”.
  2. La tête.
  3. L’épaule droite.
  4. La ligne de cou.

Tout cela doit donner le résultat suivant :

figure Épaule-Tête-Épaule.
Figure ETE parfaite

Cela étant dit, si on considère la psychologie des marchés… cette figure a-t-elle vraiment du sens ?

Je rappelle que le cours de bourse est supposé refléter UNIQUEMENT la psychologie des investisseurs. Sont-ils acheteurs ? Des vendeurs ? Soyons clairs : en filigrane, le plus important, c’est le fameux jeu de l’offre et de la demande.

Voyons plutôt comment cela se traduit.

  • L’épaule gauche : ce premier signe ne délivre pas encore d’informations – il est trop tôt, en somme, pour faire la moindre projections. L’épaule gauche se forme à la fin d’un épisode de tendance haussière significative. La tendance est saine puisqu’une reprise haussière a lieu sans impacter la tendance de fond (retracement cohérent sur des niveaux de fibonacci).
  • La tête : elle forme, par défiition, le sommet de la figure. C’est alors que le cours redescend jusqu’au niveau du précédant creux. C’est le 1er signe d’un essoufflement. Les acheteurs n’ont pas réussi à créer une nouvelle impulsion conséquente, mais ils sont encore présents.
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  • L’épaule droite : en étant positionné sur la ligne de cou, les acheteurs signalent à nouveau leur présence. Mais ils ne s’avèrent pas suffisamment nombreux (ou assez forts). L’épaule droite esquisse un nouveau sommet qui ne dépasse pas le sommet (la tête, donc). Le cours se trouve une nouvelle fois repoussé sur un support nommé la ligne de cou.
  • La ligne de cou : qu’il s’agisse d’un support ou d’une zone de polarité, les acheteurs ont tenté à deux reprises de rebondir sur cette portion sans pouvoir créer une nouvelle dynamique haussière. Les vendeurs ont eux, à trois reprises, réussi à les contrôler.

En l’occurrence, cette forme d’épuisement que l’on observe du côté des acheteurs… permet raisonnablement de penser qu’un mouvement baissier gronde au loin.

Cela signifie-t-il, pour autant, que les acheteurs vont quitter le navire ? Non, car un autre paramètre vient réduire considérablement l’intérêt que nous devons porter à cette figure chartiste : l’amplitude du mouvement baissier à venir.

Rappel : le lien entre psychologie des investisseurs et figures chartistes

Si vous me lisez régulièrement, vous avez sans doute déjà pu prendre connaissance de mes explications à ce sujet. Dans le cas contraire, n’hésitez pas à lire ces quelques lignes. Elles vont me permettre de rappeler quelques principes essentiels.

Le lien entre les figures chartistes et la psychologie des investisseurs est fondamental quand on s’adonne à l’analyse technique sur les marchés financiers. Ces fameuses représentations graphiques correspondent à des motifs visuels reconnaissables, qui se dessinent sur les graphiques des prix.

En théorie, ils aident à prédire les mouvements futurs des cours boursiers. En théorie, donc. Car il y a un postulat derrière cette logique ; l’idée selon laquelle l’histoire se répète, et que la psyché collective des investisseurs a un côté prévisible.

Vous l’aurez compris : il faut se méfier (au moins en partie) de ces raccourcis. Car si j’ose l’expression, il arrive souvent que le serpent se “morde la queue”. On appelle ça l’auto-réalisation.

Dans ce cas-là, si un grand nombre d’investisseurs croit en la validité (et donc en la fiabilité) d’une figure chartiste…

S’ils agissent en conséquence… alors leurs actions collectives peuvent effectivement pousser le marché à suivre le mouvement prévu par le motif. Au final, cela renforce le sentiment général que l’analyse technique fonctionne.

Oui, le sentiment. Les croyances. Avec eux, les émotions. Tout ce joyeux bordel qui peut vraiment brouiller les pistes. Essayons de ramener un peu d’ordre dans tout ça.

ETE : lorsque la perspective de gain est… trop séduisante ?

Derrère chaque figure chartiste – car après tout, c’est pour cela que l’on trade, il y a une perspective de gain. Définir cet objectif permet de répondre à la question : où placer mon Take Profit ? (TP). Ainsi s’orchestre la tant convoitée prise de bénéfices.

En matière d’actifs financiers, bien naïf ou présomptueux celui qui est capable de dire (et donc de croire) qu’un mouvement d’ampleur va se manifester dans les jours à venir… en se basant sur le schéma épaule tête épaule. Et pour cause : l’objectif de gain se calcule en reportant la hauteur de la tête au niveau de la ligne de cou.

Laissez-moi vous montrer :

objectif épaule tête épaule

À première vue, on se retrouve là face à de très beaux mouvements. Dès lors, on pourrait (“on”… mais pas moi !) vous encourager dans la direction suivante :

“Tu mets un Stop Loss juste au-dessus de la ligne de cou et ton Take Profit juste avant l’objectif pour avoir un ratio Risque / Récompense de 3 ou 4.”

#tousrichesgrâceautrading

Cet encouragement se base sur l’idée que 25% à 35% de taux de réussite suffisent pour être rentable avec l’une des figures chartistes les plus fiables.

C’est vraiment séduisant, non ? On entend la belle mélodie des sirènes, prête à nous enivrer…

Seulement voilà : c’est trop beau pour être vrai.

En lieu et place, je vous soumets deux astuces. Elles permettent de se montrer, disons… un peu plus malin.

1. Considérez la dynamique des cours

Un actif financier est en tendance ou en rang. Ces caractéristiques prennent forme grâce à différentes phases de marché que l’on nomme distribution (flux) ou accumulation (congestion, consolidation, etc.).

Pour approcher les meilleurs résultats, il faut être en mesure de repérer ces séquences. En effet, parmi les proverbes à retenir dans cet univers complexe, il y a celui-ci :la tendance est ton ami. Un concept fortement bien assimilé par les trendfollowers.

Pourquoi ? C’est assez simple. Un cours de bourse progresse par rapport au jeu de l’offre et de la demande. Si celui-ci évolue (de façon rythmée) à la hausse, on peut en tirer quelques hypothèses :

  • Le sous-jacent (action, matière première, paire de devise, etc.) séduit les acheteurs, par anticipation ou valorisation.
  • Les investisseurs opte pour des positions importantes, ils doivent procéder en plusieurs fois et donc prendre plusieurs jours.
  • Les vendeurs à découvert, quant à eux, sont relativement peu nombreux.

Dès lors, il est logique de constater des prises de bénéfices devant l’envolée des cours. En revanche, la probabilité que la tendance se poursuive est plus forte que l’inverse.

Pour dire les choses simplement… une tendance peut se prolonger X fois mais ne se retourne qu’une seule fois ! Mieux vaut rester prudent.

En clair, l’Épaule-Tête-Épaule ne signifie pas forcément qu’une catastrophe est en préparation. On peut le constater dans l’image ci-dessous :

tendance haussière

A partir de là, vous vous demandez peut être :

“Si les cours de bourse en tendance ne sont pas des bons candidats, comment reconnaitre un actif dynamique ?”

Cette question est particulièrement intéressante.

Graphiquement, tout parait plus évident :

actif volatil

Que peut-on observer à propos de cet actif ?

  • La volatilité semble importante (les bougies s’avèrent conséquentes dans les deux sens).
  • La théorie de Dow n’est pas respectée.
  • Les moyennes mobiles sont plates, se croisent et recroisent (précisons qu’elles ne sont pas affichées sur cette illustration).
  • La ligne de cou semble se situer sur une zone de polarité.
  • La ligne de cou a été testée à de nombreuses reprises, ce qui vient confirmer son attrait.

Difficile de miser sur la direction du cours de bourse dans ces conditions, n’est-ce pas ? C’est justement là que la figure chartiste prend tout son sens.

Quand les conditions n’apportent aucune information stable, la figure épaule-tête-épaule prend le relai.

Maintenant que vous savez QUAND vous intéresser à cette figure, on peut se poser une autre question. À savoir : quel est le bon moment pour sortir de position ? C’est notre astuce n°2.

2. Le duo take profit / stop suiveur

Le Take Profit représente le niveau (objectif) sur lequel nous allons vendre partiellement ou en totalité notre position pour récupérer nos plus values.

Le Stop, quant à lui, correspond au niveau bas sur lequel nous allons vendre nos actifs, ce qui implique souvent une perte ou un Break-Even.

Le Stop suiveur, pour finir, renvoie à un stop qui est régulièrement déplacé lorsqu’il y a des plus-values.

En me basant sur mon expérience et mes backtests de stratégie de trading, je peux vous dire qu’un Take Profit bien positionné est plus important qu’un Stop.

Ainsi, pourquoi s’en priver ?

Voilà pourquoi je vous suggère de recourir à ces deux ordres.

  • Le premier (TP) vous conduira à profiter d’un mouvement d’importance et de vendre votre actif au meilleur prix.
  • Le deuxième (SLS) vous aidera à sécuriser vos gains ou à réduire votre risque financier si le retournement ne prend pas.
figure épaule tete épaule avec objectif sur cours

Oh, et avant que j’oublie de le préciser : ne soyez pas trop puristes avec les figures chartistes.

Une figure qui forme une ligne de cou baissière ou haussière n’est pas à exclure…

L’ETE n’a plus de secret pour vous

Les figures chartistes sont nombreuses mais nous venons de décortiquer l’une des plus célèbres d’entre elles. Un vecteur de fantasmes et d’idées reçues – c’est pourquoi j’ai voulu faire le point.

Ce que vous venez d’apprendre aujourd’hui :

  • Une épaule-tête-épaule se détermine à partir de quatre critères indissociables.
  • La perspective de gain étant par essence hypothétique, il vaut mieux privilégier le “price action”..
  • Il faut éviter de repérer l’ETE parmi les actifs en tendance, et privilégier les actifs en dents de scie. Même si les exceptions restent possibles.
  • En complément, n’hésitez pas à profiter de mes deux astuces pour augmenter votre taux de réussite.

Maintenant, à vous de jouer… et de vous manifester, si vous le souhaitez 😉

Partagez vos réflexions. Cet article, cette configuration vous a t-elle intéressé(e) ? On échange en commentaire. 🙂


Références

  • [1] Wikipédia, Tête et épaules, [en ligne], dernière consultation le 01 juillet 2021.
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