De nombreuses questions se posent quand on commence à apprendre la Bourse. Parmi elles, il y a tout ce qui concerne le jargon. Oui, vous savez, ces expressions que l’on peut rapidement interchanger, sans même le réaliser ! Aujourd’hui, j’ai décidé de mettre un terme à une confusion en particulier. Car j’ai remarqué que même certains spécialistes se trompaient. Nous allons voir comment distinguer au mieux scalping, day-trading et swing-trading.
Oui, j’adopte une démarche très ambitieuse. Je vais essayer de faire mieux… que mes confrères. Non pas pour me mettre en avant, non. Comme vous avez pu le remarquer, je privilégie la discrétion et l’efficacité. Tout simplement pour éclaircir cette zone d’ombre en trading.
Je vais détailler, définition par définition, le profil du trader correspondant. Celui qui va plutôt privilégier l’une de ces trois approches. Ainsi, vous pourrez mieux vous repérer. En complément, je vais éclaircir mes propos grâce à quelques caractéristiques clés. En espérant qu’elles vous aideront à comprendre ces concepts et à définitivement les distinguer.
Le scalping en trading : une définition
Le scalping revient privilégier les plus petits timings.
Celui qui adopte ce modèle va ouvrir et fermer ses positions selon un lapse de temps très court. On donne à ce type de trader un nom : le scalpeur, justement.
Son objectif correspond à des gains allant de 1 à 10 pips/points*. Sa stratégie est synonyme d’une certaine… frénésie : il profite des micro-variations des marchés pour “tirer” son épingle du jeu. Et l’argent qui va avec, si tout se passe comme il le veut !
Attention : ce mode d’action est réservé aux investisseurs expérimentés ou aux robots. Si l’on souhaite percevoir des gains suffisants, il faut disposer d’un capital important. En outre, la dimension psychologique est très marquée.
Un scalpeur va jusqu’à réaliser 60/80 allers-retours par jour. Il doit alors afficher un taux de réussite très élevé (entre 80/90%). Cela n’a rien d’impossible selon le principe des prises de profit faibles… mais il reste à bien “gérer” les 10 à 20% de trades perdants. Ceux qui peuvent faire saigner le coeur fragile des débutants.
Hé oui, les scalpers (on l’écrit ainsi en anglais) n’échappent pas à l’impitoyable règle. Plus de 90% des intervenants perdent de l’argent en bourse. Ne l’oublions jamais.
Pips ou points : qu’est-ce que c’est ?
Un pip représente le plus petit pas de cotation sur le marché du forex.
C’est en général le quatrième chiffre après la virgule. Il existe cela dit comme exception la paire de device JPY où le plus petit pas de cotation est le deuxième chiffre après la virgule.
Par exemple, sur la paire EUR/USD, un pip représente une variation de 0.0001.
Un point se rencontre sur les indices. Il représente à son tour le plus petit pas de cotation. Au niveau du CAC40, lorsque ce dernier progresse de 5840 à 5850 points, il a gagné 10 points. Veillez, c’est important, à bien regarder vos contrats – c’est à dire le marché sur lequel vous investissez – car le pas de cotation et le prix du point varient. Cela peut mener à des surprises désagréables si l’on ne s’est pas préparé.
Les avantages du scalping
Soyons clairs : si l’on en croit les grands défenseurs du scalping, cette technique n’aurait que des avantages.
Selon eux, elle protège joliment l’intervenant, puisqu’il s’avère très peu exposé au marché.
Ainsi, seul le timing d’entrée et de sortie seraient vraiment importants. Le reste du temps, rien de bien méchant : le scalper patiente devant ses écrans. Il peut se prémunir des périodes de fortes activités (lors de la publication des statistiques) ou chercher à les exploiter. Les trades (au même titre que les gains) augmentent rapidement. Les journées peuvent se révéler très courtes.
Ce serait donc (toujours si l’on considère cette technique selon l’approche de ses afficionados) la méthode de trading la plus rentable. Il serait même question d’un rendement oscillant entre 1 et 2% par jour.
Seulement voilà… il n’y a pas de miracle dans ce domaine complexe. J’aimerais quand même émettre quelques réserves sur cette technique.
Le scalping : est-ce (vraiment) efficace ?
Les scalpers qui communiquent à propos de leurs profits réguliers et juteux ne courent pas les réseaux sociaux. Ils sont très rares. Et c’est un phénomène qu’on peut assez facilement expliquer.
Il faut dire que ce type de trading offre des statistiques boursières proches des résultats exploités par l’AMF dans son étude sur les investisseurs particuliers (c’est-à-dire : petits gains, taux de réussite élevé, mais pertes importantes et donc bilan global négatif). Sans compter les autres caractéristiques suivantes :
- Le nombre important de trades réalisés entraîne mécaniquement des frais de broker très élevés.
- La mise en place du stop n’est pas systématique. Ou alors elle est placée à une distance qui n’offre pas un ratio risque/récompense supérieur à 1. Il est impossible de prétendre obtenir un taux de réussite allant au-delà de 90% avec un stop très court. Même avec les meilleurs entrées.
- Le risque de “slippage” (j’en rappelle la définition ci-dessous) est davantage présent, faisant dangereusement gonfler le volume des pertes en situation de forte volatilité.
- L’activité nécessite un capital important ou l’utilisation du levier. Sachant que la deuxième alternative n’est (vraiment) pas une bonne idée.
- Il faut s’armer d’une grande solidité sur le plan psychologique pour parvenir à ses fins (sans garanties pour autant).
Dans quelques lignes, je vais mettre en lumière le deuxième terme du trio : le day-trading. Mais juste avant, j’aimerais faire le point sur la notion de slippage. Si vous êtes un(e) fidèle lecteur/lectrice de mes articles, vous en avez peut-être déjà eu droit à mon explication. Quoi qu’il en soit, une petit piqûre de rappel n’est jamais de refus, non ?
C’est quoi le “slippage” en trading ?
Le “slippage” en trading ne revient pas nécessairement à déraper, à “glisser” péjorativement. Contrairement à ce que sa traduction anglaise semble laisser penser. Techniquement, il peut être observé avec objectivité. Il désigne la différence entre le prix auquel un trader espère exécuter une transaction… et le prix auquel ladite transaction est réellement exécutée.
Le côté négatif ou positif dépend directement des circonstances. Pour le savoir, il faut répondre à la question suivante : est-ce que la transaction a été exécutée à un prix plus favorable ou moins favorable que prévu ? Il survient, en tout cas, suite à des changements rapides de prix.
Ce peut être une affaire de minutes, voire de secondes entre le moment de la commande et son exécution par le courtier. Le slippage reflète alors la liquidité du marché et l’efficacité relative à l’exécution des ordres.
Il faut maintenant en revenir au cœur du sujet. Alors, comment définir le day-trading ?
Qu’est ce que le day-trading ?
Comme son nom l’indique, la tactique du day trading revient à ouvrir et fermer ses positions dans la même journée. Contrairement à ce qu’on observe en scalping, les positions sont donc plus longues.
Avec une limite tout de même : elles ne dépassent jamais 24h. Le day-trader cherche à obtenir des gains se situant dans une fourchette de 10 à 120 points/pips.
Il cherche à exploiter les variations des marchés pendant la journée mais évite de s’exposer la nuit tombée. Il n’y a pas d'”overnight” au programme, pour reprendre l’expression consacrée.
Voilà le type de trading privilégié par les investisseurs particuliers qui ont du temps à consacrer à cette activité pendant la journée. Le trader “joue” sur la notion de patience pour obtenir les meilleurs entrées.
Elles sont peu nombreuses, certes… mais de qualité. Et faciles à suivre. Le day-trader intervient sur des unités de temps allant du M5 au H1. Sachant qu’il s’agit toujours de moyennes – en soi, personne n’oblige les intervenants à se “calquer”. Celui qui veut briser son rythme sans crier gare en a la possibilité. Je ne saurais toutefois vous le recommander.
Alors, que dire du day-trading en tant que rythme de spéculation ? Commençons par les arguments en faveur de son utilisation.
Day-trading : quels sont les avantages ?
Pour ma part, je considère le day-trading comme offrant beaucoup plus d’avantages que le scalping. Encore une fois, néanmoins, il correspond à un profil particulier d’investisseur. Les principaux avantages à relever sont :
- Le trader s’expose modérément sur les marchés, et gère cette exposition à sa guise. Il peut rester hors du marché plusieurs heures (voire plusieurs jours) si les conditions d’entrée ne sont pas réunies.
- Les frais appliqués par les brokers sont limités. Pas de rollover, moins de variations liées au change des devices. Le tout mis bout à bout, cela peut vraiment marquer la différence.
- Le suivi des trades (journal de trading) est facile à réaliser.
- Il n’est pas nécessaire de stresser quant au pourcentage de réussite des trades. Une fourchette allant de 50 et 70%, moyennant de bons ratios risques/récompenses, reste amplement suffisante.
- N’étant pas exposé la nuit, le trader n’est pas soumis aux gaps à l’ouverture des marchés (indices), pas plus qu’à la volatilité du forex.
- Il y a moins d’implications psychologiques que pour le scalping. Le rythme est différent, et par essence plus apaisant.
Naturellement, il y a aussi quelques inconvénients… Voilà, en tout cas, ceux que j’ai relevés.
Quels sont les inconvénients du day-trading ?
Le day-trading demande une certaine implication. Somme toute, si vous choisissez cette possibilité, vous serez très souvent connecté(e) aux marchés.
Pas toujours pour les bonnes raisons, cela dit.
On dit que les meilleurs traders sont ceux qui s’ennuient, et je peux vous garantir qu’il y a des jours ou vous n’aurez rien à faire.
C’est là que se situe le piège. À vouloir rentabiliser le temps passé, vous pourriez bien trader “quoi qu’il en coûte”, au moins une fois dans la journée… sans que cela n’ait de sens.
Il faut dire que cette formule ne requiert pas un capital énorme. Mais il faut quand même un minimum de capital si l’on souhaite générer des gains de 30 pips/points en moyenne.
Pour finir, il faut rester aux aguets concernant l’actualité. Les statistiques économiques pouvant amener une forte volatilité, les horaires des annonces sont à suivre de près. C’est à vous de définir si vous avez (ou non) la patience et la curiosité nécessaires.
Nous en arrivons à la dernière option : le swing-trading. Alors, ai-je gardé le meilleur pour la fin ?
Le swing-trading, qu’est-ce que c’est ?
Le swing-trading consiste à prendre son temps. On a déjà remarqué une différence entre le scalp et le day-trading. Le premier supposait d’intervenir selon de très brèves unités. L’autre concentrait sa dynamique sur une seule journée. Ici, en l’occurrence, il faut consacrer deux jours à cette manière de fonctionner.
On peut envisager davantage, évidemment. Les allers/retours suivent des intervalles comprises entre 2 et 30 jours. D’ailleurs, il n’y a pas de limite claire. La spéculation sur un actif qui aura durée 2 mois peut aussi être considérée comme du swing trading. Seulement voilà : à partir d’un moment, cela ressemble davantage à du placement en Bourse.
Dans tous les cas, c’est le swing-trading lorsque la vie quotidienne sollicite toute notre attention… mais que l’on veut tout de même tenter sa chance par moments. Le swing-trader se base sur des unités de temps qui vont du H1 (1 heure) au Weekly (Unité hebdomadaire) même si l’investissement peut nécessiter une vision mensuelle, cette pratique est moins courante. Les trades cloturés offrent des gains intéressants pouvant aller de 30 à 400 points/pips. Bien entendu, le niveau du stop est directement proportionnel à ces objectifs de gain.
Est-ce précisément la démarche que vous comptez privilégier ? Grâce à ces éléments, vous pourrez sans doute vous décider.
Les avantages du swing-trading
Soyons clairs : à mon sens, le swing-trading, c’est la voie du compromis.
Le trader peut quand même espérer d’agréables débouchés. Mais sans avoir trop de temps à y consacrer. La stratégie que j’emploie généralement, impliquant une durée moyenne de 4 jours, appartient d’ailleurs à cette catégorie.
Le swing-trading vous fait bénéficier des meilleurs flux du marché
Par flux, j’entends les flux d’investissement. Les banques ont des masses monétaires à investir et ne peuvent se permettre d’opérer en une seule fois. Le swing-trading peut justement vous permettre un suivi sur plusieurs jours. De quoi réaliser de beaux mouvements dans un délai moyen. Raisonnable. Intéressant.
Le swing-trading vous préservent contre le bruit du marché
Les bruits du marché sont les micro-mouvements journaliers, parfois très violents qui prennent sources de données eronnés (fake news, rumeurs, etc.).
Les données en question sont très souvent injustifées à long-terme (rapport d’entreprise, perte de contrat, changement de management, statistique économique, etc.). Pourtant, ces réactions peuvent mener à payer le prix fort. Surtout dans le cadre de stratégie en scalping ou day-trading.
À l’inverse, elles paraissent plus acceptables sur du long-terme, où la tendance de fond reprend ses droits.
Swing-trading : investissez sans effet e levier
Avec ce modèle, votre investissement devrait rarement se révéler disproportionné. Un très bon swing-trader peut chercher des rentabilités autour de 5% mensuels, soit 1 000€ de gain pour 20 000€ investis. S’il prend trois positions de manière simultanée à 1% de risque, cela représente des montants d’investissement de 3 000€ à 8 000€. C’est donc largement en adéquation avec ses capacités.
Un moyen d’alléger ses frais de courtier
L’absence de levier s’accompagne d’une réduction conséquente des frais. Car le levier s’apparente à un prêt. Cela coute cher en intérêt. Le swing-trading suppose moins d’ordres. Donc moins de frais.
Les tailles de position se veulent, elles aussi, plus réduites. Les frais diminuent en proportion. On commence à apprécier même si on fera attention aux frais du Forex (Rollover, change des devices).
Vous l’aurez compris, avec le swing trading, il y a de quoi se détendre davantage… sans relâcher sa vigilance, évidemment. Il faut maintenant parler des inconvénients.
La clé du succès en trading est la discipline émotionnelle. Si c’était l’intelligence, il y aurait bien plus de gagnants
Victor Sperandeo
Les inconvénients du swing-trading
Si on se base sur tout ce que je viens d’expliquer, le swing trading semble idéal pour performer. J’aimerais quand même relever deux inconvénients.
- Le swing-trader est soumis au gap. C’est particulièrement vrai sur les indices. Les gaps ou trous de cotation sont parfois violents à l’ouverture.
Imaginons que le jour précédent, le cours de bourse se soit fortement rapproché de votre stop. Puis que le lendemain, le cours ouvre avec un gap en votre défaveur. Votre niveau de risque (et donc de perte) peut s’en trouver très largement supérieur à vos estimations. - Avec cette stratégie, une suite conséquente de positions non fructueuses et… votre mois est fini.
Je le rappelle : la psychologie compte beaucoup en trading. La loi des séries vient vous rappeler que vous aurez des périodes de gloire et des périodes d’échecs. Malheureusement une période d’échec, lorsqu’on réalise peu d’investissement dans un seul mois, se traduit par un bilan négatif.
C’est dans ces moments qu’il faut rester soi-même, et garder ses principes bien en tête. Sans paniquer. Ne cherchez pas à vous “refaire” en déplacant les stops ou augmentant les mises.
Le taux de réussite de vos trades (entre 40 et 60%) augmente forcément la variance, la probabilité de voir des successions. Qui n’a jamais vu 10 fois la même couleur de suite au jeu de la roulette ? Elle permet pourtant au joueur d’avoir un taux de réussite de 50%. Certes, on ne peut pas toujours comparer le trading et les jeux de hasard… mais en l’occurrence, l’analogie reste intéressante. Et parlante.
Des techniques de trading différentes… qui ont au moins une affinité
Vous l’aurez sans doute déjà compris : tout cela gravite autour du principe de spéculation.
Le but principal est de faire tourner la volatilité d’un actif à son avantage. Par là-même de générer des plus values dans des délais à court terme. À ce sujet, l’action Genfit en bourse a toujours offert un beau terreau de spéculation ; comme beaucoup de smallcaps et biotech, au demeurant.
Nous arrivons au terme de ce grand panorama. J’en profite pour vous livrer un dernier conseil. Peut-être le plus précieux. Ne vous laissez pas abuser par “la meilleure approche” qu’un influenceur tenterait de vous vendre. Il n’y a pas une stratégie écrasant toutes les autres.
Ce qui compte, c’est ce que vous choisirez entre le scalping, le day trading et le swing-trading. Vous pouvez vous informer, lire des conseils dédiés… comme vous le faites en lisant cet article. Puis au bout du compte, ce sera à vous de choisir. En vous souhaitant des gains à la hauteur de vos ambitions ! 🙂
Bonjour et merci pour cet article intéressant, ainsi que les autres : ils ont le mérite d’appeler à la réflexion et à la gestion du risque.
Concernant le scalping, compte-tenu du nombre de positions très élevées prises dans la journées, on peut en déduire que son point faible est d’être une approche très axée sur la quantité, donc au risque de se disperser et au détriment de la recherche de qualité dans la prise de décision.
Quant au swing-trading, sans remettre aucunement en cause ses atouts et son intérêt, cette approche me semble présenter un peu plus d’aléas que le d-trading : le fait de fermer ses positions le soir permet d’optimiser son rendement face au gap overnight. S’abstenir de le faire peut ajouter, à mon sens, un “stress” supplémentaire.
Mon point de vue est subjectif et n’engage que moi 🙂
Merci.
Le scalping ou day trading peut devenir une réelle activité. Il m’est arrivé de passer 70 ordres dans la journée. D’autres font 200 ordres ! Une prison ! Si on peut se créer des revenus sans travailler, autant le faire en automatique ou jouer sur le long terme. Acheter un paquet d’actions MSFT ou Amazon, n’est-il pas plus tranquille ?
Bonjour,
Comment c’est possible de Passer 70 ordres par jour ? Tu travailles dans un graphique de seconde ou 10secondes?
A 6€ l’ordre, cela fait un minimum de 420 € payé à la banque.
🧐🧐🧐