Les vagues de Wolfe : tout ce que vous devez savoir!

Que penser des vagues de Wolfe ?

Je m’intéresse au sujet depuis longtemps, et j’ai rarement pu trouver des sources intéressantes concernant leur fiabilité. Leur taux de réussite, donc. La plupart des sources se contentent d’avancer des nombres, des estimations qui oscillent sensiblement. Il est question de 50%, puis de 70%… j’ai l’impression que ces éléments sont repris d’un post à une vidéo, sans examen factuel.

Car “balancer” ce genre d’information sans backtest, sans analyse approfondie, sans même parler de l’actif financier sur lequel porte la spéculation (sachant qu’on n’aborde pas le bitcoin comme les devises en FOREX, par exemple)… n’a aucun intérêt.

Sans vouloir jouer les lanceurs d’alertes (d’ailleurs, je ne donne aucun nom), je connais les techniques marketings employées par certains formateurs. Cela devient presque une vente aux enchères, parfois : le potentiel des vagues de Wolfe va gonfler artificiellement, afin que les gens cliquent et souscrivent à une offre. Quitte à sacrifier la pertinence des données au passage.

De mon côté, je préfère miser sur le savoir. Sur la connaissance. Sur une approche pragmatique et honnête.

Cet article offre l’occasion de mettre en lumière une stratégie d’analyse technique, tout comme lorsque j’avais abordé le price action. Vous l’aurez compris : nous allons nous intéresser aux vagues. Non pas celles d’Eliott, mais celles de Wolfe.

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Mais revenons au sujet.

Vagues de Wolfe : une définition

Les vagues de Wolfe ont été mises en évidence dans le livre Street Smarts de Linda Bradford Raschke et Laurence A. Connors^[1]. Cet ouvrage a été traduit en français en 2006, cette fois sous le nom de nom Stratégies de trading à court terme. Puis ce sont Bill et Brian Wolfe, un duo père/fils passionné par les marchés financiers, qui ont popularisé le concept.

Bill et Brian Wolfe ont découvert une méthodologie de trading (ici on ne parle pas d’investissement mais d’opérations à court terme) l’ont assimilée, ajustée et baptisée les vagues de Wolfe, ou Wolfe Waves en version originale.

Les deux auteurs partent du postulats que les lois de la physique s’appliquent aux marchés financiers. En l’occurrence, il est question de mouvements ressemblant à ceux d’une vague.

Bien qu’on ne saurait remettre en cause la dynamique des prix, qui peut effectivement présenter des oscillations ascendantes et descendantes plus ou moins profondes, l’application de lois physiques relatives aux océans semble davantage relever de la métaphore. Vous allez comprendre pourquoi.

Quoi qu’il en soit, les cycles des marchés oscillent, en tendance ou en rang. Il y a toujours des retracements. Ainsi, Bill et Brian Wolfe ne sont pas les seuls à s’être intéressés au phénomène. Ce fut également le cas d’Elliott (de son nom complet Ralph Nelson Elliott), à qui on doit la conceptualisation des vagues éponymes.

Bénéficions-nous d’un avantage à exploiter ces mouvements ? Peut-on les “mettre à profit” facilement ? C’est ce que nous allons tenter de définir, en commençant par analyser la stratégie des vagues de wolfe.

Trois étapes pour identifier (et utiliser ?) une vague de Wolfe

Comment détecter une vague de Wolfe et s’en servir ? Autrement dit, sur quels éléments peut-on se baser afin de repérer une opportunité… en se basant sur ce système de schématisation ?

Après mûres réflexions, j’en suis arrivé à élaborer une approche articulée autour de trois critères (consécutifs). Faire appel à eux requière une certaine habileté dans le domaine de l’analyse technique. Si vous vous sentez désorienté(e) face aux courbes et aux lignes des graphiques traduisant les fluctuations boursières, je vous recommande d’assimiler quelques principes de base. Puis de revenir à cet article.

Si, au contraire, vous vous sentez pleinement en mesure d’agir et de réagir sur cette base, alors vous devriez comprendre sans souci les quelques explications à venir.

Toutefois, je vous rends attentifs à un point (et j’y reviendrai éternellement) : tout cela ne donne pas les clés d’un royaume magique où l’argent coule à flots. Il n’y a jamais de certitudes en trading. C’est d’ailleurs pour cette raison que j’évoquais les taux de fiabilité un peu plus tôt.

La stratégie des vagues de Wolfe compte parmi les pistes intéressantes. Le père et le fils ayant contribué à son expansion en ont fait – selon leur propres dires – un véritable cheval de bataille. Peut-être qu’elle ne vous convaincra pas à ce point. Mais qui ne tente rien n’a rien, comme on dit, et mieux vaut avoir un large éventail de cordes à son arc. En vous souhaitant de percuter le coeur de cible !

Trêve de généralités et d’apartés. Je vous dévoile donc les trois critères en question.

Critère n°1 : identifier les sommets et les creux

Nous avons parlé précédemment d’oscillations, de mouvements des prix. C’est ce que nous cherchons à repérer car, il vous faut au préalable 5 sommets/creux. Oui, cinq.

Les quatre premiers sont faciles à lire. Il suffit de numéroter les derniers ayant atteint le point le plus haut, et les derniers ayant atteint le plus bas.

Dans les vagues de Wolfe, nous recherchons une alternance caractérisée de points plus hauts et de points plus bas (dans le cadre d’une vague baissière) ou à l’inverse plus bas, puis plus haut (dans le cadre d’une vague haussière).

A contrario, le 5e point, le dernier, relève davantage d’une anticipation quant au retournement du cours. Dans notre exemple, le flux boursier étant relativement haussier, il n’est pas encore possible d’aller jusque-là.

C’est clairement un point délicat.

Tracer les vagues dans le passé ne présente aucun difficulté (cela se fait tout seul, et ce n’est qu’une restitution des phénomènes antérieurs). Mais lorsqu’on est en situation de trading, et donc de spéculation, il faut savoir moduler les risques. Les prendre ou non. Selon son appréciation.

Critière n°2 : s’intéresser aux niveaux des creux et des sommets

Oui, ce deuxième critère fait écho au premier.

Cette fois-ci, si nous voulons valider une vague de Wolfe (autrement dit, la considérer comme éligible à cette dénomination), nous devons être plus précis et prendre en compte un élément important de la théorie : le point n°4 doit être situé entre le n°1 et 2.

Ainsi, mon premier exemple est invalidé car il faut remarquer un léger excès :

Heureusement, quand les cours évoluent selon une théorie de Dow, la figure des vagues se confirme :

Mais ce n’est pas tout.

Critère n°3 : distinguer les figures baissières et haussières

Il est important de déterminer si la figure en cours est haussière ou baissière afin de pouvoir appliquer le 3ème et dernier critère.

Vous craignez de ne pas tenir le cap à ce stade ? Rassurez-vous : c’est assez simple, en réalité.

• Si le point n°1 que vous avez numéroté forme, avec le point n°2, un sommet… alors votre figure sera baissière (dite “bearish” dans le jargon).
• Si le point n°1 que vous avez numéroté forme, avec le point n°2, un creux… alors votre figure sera haussière (autrement dit “bullish”).

Oui, je vous avais prévenu. Pour reprendre l’expression populaire : ce n’est pas sorcier.

Cela étant dit, pourquoi ce critère est-il important ?

Parce qu’il faut que les points 1, 3 et 5 forment une ligne. Dans tous les cas.

Une oblique haussière dans le cadre des figures baissières, et une oblique baissière dans le cadre des figures haussières.

Oui, cela ressemble à de la logique inversée. Mais non, il n’y a pas de contradiction. Je comprends parfaitement que ces concepts, à la lecture, soient compliqués. Mais ici la figure vise un retournement de tendance. C’est tout le contraire du TrendFollowing. Alors il faut jouer des divergences (oblige haussière => figure baissière).

Ce qui donne en image :

Dans cet exemple, la figure est parfaite. Le point n°4 est bien située entre les 1 et 2. Les points 1, 3 et 5 forment bien une ligne (oblige baissière => figure haussière).

Comment se servir des Wolfe Waves en trading ?

Maintenant que j’ai défini les étapes de validation de cette figure, laissons place à la stratégie ; à l’action en tant que telle.

L’une d’entre elles s’avère particulièrement simple : L’EPA (Estimate Price at Arrival). Elle consiste à déterminer un prix cible, qu’on pourrait appeler “take profit”.

Pour le trouver, il suffit de tracer une oblique à partir des points n°1 et 4.

Le trade doit se clôturer quand l’EPA (prix cible) est atteint.

Le prix n’a, dans le présent exemple, jamais atteint l’oblique EPA qui avait une orientation très haussière.

Sur un plan strictement théorique, la vague de Wolfe n’a pas fonctionné, mais au vu de l’évolution des cours, il est possible de générer une plus-value avec cet investissement. Oui, il faut accepter une certaine gymnastique mentale quand on se confronte aux marchés financiers.

Mais alors… où placer son point d’entrée ? Il est temps de réinvoquer une notion introduite quelques lignes plus tôt.

Le point n°5 correspond au point d’entrée

Si vous vous souvenez, j’ai évoqué la problématique du point n°5. Ce dernier devant être estimé grâce à la ligne formée entre les points 1, 3 et… 5.

Si dans le passé, il est facile de voir que le cours d’un actif a parfaitement rebondi, quand vous êtes en situation réelle, il faut s’attendre à quelques déconvenues.

Car oui, c’est la (dure) loi des places boursières. Elles rénumèrent rémunère les risques que nous prenons, il vous faudra donc tabler, “miser” (même si on évitera de confondre trading et jeux de hasard) sur un potentiel point n°5.

Je conseille tout de même d’attendre un signal, comme un chandelier japonais qui donne de meilleurs probabilités pour un retournement. On peut également orienter ses décisions en fonction d’un avalement, d’une étoile du soir ou d’un marteau.

Dans nos exemples, vous avez un beau chandelier haussier avec une ouverture en extrême, c’est un point possible d’entrée.

Employer les Wolfe Waves : quid du stop loss ?

Le Stop Loss est conseillé. Pour ne pas dire obligatoire.

On le place de manière logique en dessous du point n°5. La ligne des points 1, 3 et 5 servant de résistance ou de support. On ne peut les qualifier de majeur, étant donné qu’ils sont constitués de 3 points. Il est alors logique de positionner son SL sous ces niveaux.

Oblique EPA tracée, SL positionné, entrée identifiée ? Très bien ! Vous n’avez plus qu’a respecter quelques règles de money management et laisser l’actif évoluer.

On peut noter, et ce que mettent en avant les utilisateurs de la méthode, un niveau de profit très élevé par rapport à la prise de risque.

Le risk/reward (risque/récompense) est ainsi, sur le papier, très alléchant.

Je précise volontairement “sur le papier”… car tout cela relève de la théorie.

Pour avoir backtesté de nombreuses stratégies de trading, je peux l’affirmer : il y a un lien évident entre la distance du TP et celle du SL. En clair, plus vous cherchez à augmenter votre Take Profit, moins vos probabilités de réussite sont élevées.

Cela peut paraitre évident, mais beaucoup croient à des probabilités de réussite élevées (de l’ordre de 50, 60, 70%), par excès d’optimisme ou manque d’informations.

D’ailleurs, il n’est pas rare que l’oblique EPA ne s’avère jamais touchée, quand bien même il y aurait un bon départ.

Si vous ne souhaitez pas perdre d’argent dans ces situations, il est recommandé de prendre une partie de vos bénéfices sur des niveaux clés (par exemple, au niveau du point 4) et/ou de sécuriser votre position en méthode à Break Even.

Wolfe Trades : l’heure du bilan

Il ne faut pas céder au chant des sirènes. Toute séduisante qu’elle soit, la réussite facile et automatique correspond à un leurre. Et même si l’on a un coup de chance au temps (t), rien ne garantit qu’il s’inscrive dans le temps.

Pour autant, cerner les concepts, en saisir les lignes de force… permet de prendre des positions plus raisonnables et raisonnées.

En ce qui concerne notre sujet principal…

1. La vague de Wolfe, est une stratégie de trading, repris et popularisée (non inventée) par Bill et Brian Wolfe.
2. La méthodologie vise un retournement de tendance et s’appuie sur le mouvement en vague que dessinent les fluctuations des marchés financiers.
3. Ces nombreux critères en font une stratégie établie (validation, entrée, SL, et TP) mais ne garantissent pas le succès. Succès qu’il est difficile d’estimer malgré quelques très belles promesses.

Le père et le fils Wolfe : un succès… suspect ?

Bill et Brian Wolfe sont propriétaires de plusieurs sites internets, dont Wolfewave.com, traduit en plusieurs langues. Sur ces espaces en ligne, ils vantent (et vendent) depuis près de 20 ans “leur” stratégie.

Leur méthode (j’en faisais mention un peu plus tôt) semble avoir réussi son incursion à l’international. Raison pour laquelle je vous en parle, d’ailleurs.

Malgré tout, je n’ai pas trouvé sur la toile de témoignage de trader particulier devenu riche ou ayant, tout du moins, enregistré de bien meilleures performances ainsi.

Deux hypothèses me viennent à l’esprit :

• C’est du pipeau.
• C’est tellement performant qu’on préfère se cacher et en profiter sans faire… de vagues. Ou plutôt en les utilisant discrètement, ces vagues ;).

Toujours est-il que Bill et Brian Wolfe vendent leurs connaissances 3 000,00$, malgré leur richesse autoproclamée. À croire que leurs crédits immobiliers atteignent des sommets. Ou qu’ils ont du mal à gérer leur budget.

Plus sérieusement, je suspecte ces deux maestros auto-proclamés du trading d’appartenir à une catégorie… discutable. Ceux qui se font passer pour des riches afin d’attirer des prospects (d’où une question récurrente, légitime : “Si tu es riche, pourquoi tu vends des formations… aussi chères ?“). Une autre catégorie plus friendly, plus modeste, englobe ceux qui partagent leurs expériences sans promesse, sans excès.

Beaucoup de très bon traders n’ont pas encore le capital pour être libre financièrement. La transmission de leur savoir devient alors un levier d’augmentation du capital.

Faut-il vraiment dépenser autant d’argent dans une théorie sur les vagues de Wolfe ?

Quoi qu’il en soit, comment justifier un tarif aussi exorbitant ? Vaut-il vraiment le coup de dépenser 3000$ ? Bon nombre de formations à la Bourse (exemple ici) n’atteignent même pas un tiers de ce prix là.

Pour optimiser les performances, il me semble important de chercher à réduire ses objectifs de gains. Aussi contradictoire que cela puisse sembler. Au demeurant, l’illustration d’une vague qui a fonctionné sur le site Wolfewave.com donne un petit profit :

C’est ce que plusieurs traders particuliers proposent et partagent via leurs idées de trading sur TradingView.

Suivre les analyses d’intervenants peut être une bonne méthode d’apprentissage.

Voilà, à mon modeste mais généreux niveau, je pense avoir fait le tour du sujet. Le reste dépend de vos affinités. Allez-vous exploiter ce filon ? Correspond-il à votre manière de procéder ?

N’hésitez pas à échanger dans les commentaires-ci dessous. C’est toujours très apprécié 😉

Références