Ce blog est le résultat d’un projet à la fois ambitieux : augmenter la prévention autour du trading, et qualitatif : vous apporter le meilleur. Car nous savons que les conséquences possibles du trading, une activité rappelons risquée, peut dans le pire des cas amener vers une situation dramatique (dépendance, endettement, etc.). Et malgré les avertissements sur les risques – avant tout obligatoires -, il est rare que les intervenants du trading francophone s’inquiètent de vos résultats boursiers suite à leurs modules de formation.
Alors la question est ouverte : est-ce qu’on se ferait arnaquer ? Car les promesses de gain promulguées par un petit nombre, accompagnées de marqueurs de réussite sociale, notamment des belles voitures, des villas de luxe, poussent évidemment à la consommation et au rêve. Dur ensuite de rebondir, d’accorder une seconde confiance, surtout quand l’empreinte sur votre capital confiance et surtout, économique, qui comprend à la fois le coût d’une formation et le bilan économique de la mise en œuvre d’une stratégie hasardeuse, est catastrophique.
Votre première mission : reconnaitre le vrai du faux
Oui, il y a de tout. Comme dans tout secteur : qui n’a jamais été déçu d’un artisan ? pourtant professionnel, réputé et certifié pour ses compétences. Le monde du trading francophone n’y échappe pas, parfois ridiculisé sur les réseaux sociaux par la somme d’annonce de micro-formateur, tous plus riches, grâce à leurs clients. Mais l’intérêt de cet article est justement d’aller plus loin, d’arriver à faire la différence, car si mes tests ne vous suffissent pas (bien qu’ils apportent du contenu inaccessible par ailleurs), je veux que vous soyez apte à vous faire votre propre avis grâce à ces 3 commandements.
Les beaux rendements et les promesses, tu éviteras.
On veut tous gagner beaucoup d’argent, oui, sinon personne ne jouerait au loto. Mais il faut rester réaliste, l’investissement financier est une activité risquée, et ce n’est pas parce qu’on présente en premier lieu le disclaimer “70% à 90% des personnes sont perdantes”, rappelons avant tout obligatoire et réglementé, que l’activité qui va suivre est sérieuse. L’activité de trading est génératrice de frais, parfois disproportionné compte tenu de l’utilisation d’un levier supérieur à 20 (comme je suis en train de le voir dans une formation que je teste actuellement), alors vos gains sont d’abord chez votre courtier, ensuite chez vous…
Que devient-il raisonnable de penser ? Il est raisonnable de se comparer à la performance des indices mondiaux. Faire une performance annuelle de 10% quand le CAC40 réalise en 2019 une performance de 26,37%[1] est clairement une contre performance. Dans le même esprit, réaliser une performance de 45% cette même année avec une levier de 2 – qui devrait vous amener à un rendement de (26,37*2=) 52,74% – est aussi une légère contre performance. Si l’on compare les résultats moyens des indices dont le rendement depuis 2 000 peine à dépasser les 7% annuel (brut), se fixer un objectif annuel compris entre 10 et 30% n’est pas indécent.
Bien entendu, certains feront mieux, d’autres feront bien pires. L’idée est de s’englober dans une moyenne, car même en qualité de formateur, faire croire que je peux emmener la somme de mes étudiants dans des résultats qui dépassent les meilleurs fonds mondiaux est beaucoup trop ambitieux, pour rester poli.
Le bling-bling n’est pas pour toi.
Après les promesses d’argent, si vous n’avez pas encore assez de matière pour rêver faites place à la liberté, les belles voitures, les villas de luxe. Mais pourtant rien ne sert de se projeter dans cet apanage de richesse, car même si, admettons qu’il soit réel pour le formateur, il reste illusoire pour vous encore. L’objectif de ces pratiques, davantage mises en exergue sur les réseaux sociaux, puis parfois reprises par les sites internets, est d’attirer les néophytes, souvent jeunes inexpérimentés. Alors attention, moi je ne juge pas, tout le monde a été un jour inexpérimenté, tout le monde s’intéresse à la bourse pour les mêmes raisons. Mais adapter le discours et la réalité dans le but de fédérer est une pratique, pour moi, trompeuse.
Cela en devient même ridicule! comment peut-on encore croire leur soit disant salle de marché 8 écrans ? pour finir par trader sur iPhone devant la piscine… est-ce qu’un vrai trader professionnel travaille ? ou est-il conditionnellement en vacances ? Ceux qui prônent le travail, la protection du capital, les rendements raisonnables auront assurément plus d’estime chez moi et c’est juste normal.
L’expatriation, tu te méfieras
En cette période de Coronavirus où nos pensées sont dirigées vers des modes de consommations plus locales, il est facile de vous parler du sujet d’expatriation, malgré tout très courant, dans l’univers des activités en ligne. En soit, les objectifs de l’expatriation sont clairs : payer moins d’impôts et parfois, profiter d’un cadre de vie plus agréable. Que l’on apprécie ou non cette pratique, on ne peut rien en déduire du sérieux de la formation ou du formateur.
Cela vous protège toujours, en cas de mécontentement voir d’arnaque, les sociétés françaises s’inscrivent dans un cadre réglementaire Européen puis Français. Elles sont attaquables en justice même si personne ne le souhaite. Les contacts sont identifiables et auront du mal à disparaitre du jour au lendemain…
Malgré tout, le client peut être en parti responsable de cette situation. L’environnement du trading ayant une très forte probabilité de vous faire perdre de l’argent, certains accusent, ou plus grave menacent, au lieu de s’avouer responsables de leurs investissements. Toute menace et forme d’hostilité poussent le formateur à se rendre moins visibles, à déménager. C’est triste, mais c’est aujourd’hui une réalité dictée par l’absence de sérieux de certains acteurs (tout confondu).
C’est avec joie que l’on accueille sur lesformationstrading.fr les acteurs qui se démarquent, après test tout de même, comme Interactive Trading dont la société est basée à Tassin-la-Demi-Lune ou Alti trading dont la société est basée à Angers, bien que je reste plus partagé sur leurs modules de formation.
La célèbre question : pourquoi vendre des formations au lieu de gagner en bourse ?
Outch ! Alors celle-ci, elle fait bien mal. C’est d’ailleurs le premier argument, la première question qui ressort lorsque l’on interroge les formateurs : mais si tu es déjà riche grâce à la bourse alors pourquoi vends tu des formations ? Et cette question elle dérange, d’abord car elle n’est pas vide de sens. Peu de formateurs ont de réelles compétences pour vivre de leur propre trading, et vivent avant tout des commissions des courtiers ou de leurs propres ventes, donc de l’argent des autres.
Malgré tout habitués à cette question, l’argumentaire est bien préparé. L’investisseur “professionnel” argue des valeurs et un besoin de partage. Il souhaite, maintenant que son succès est fait, partager les méthodes d’enrichissement utilisées et ses compétences. Hors et au vue des rendements évoqués dans le paragraphe ci-dessus, on comprend qu’il est impossible de devenir riche, de vivre de trading en très peu années. Le formateur qui argue son indépendance et son succès après 3/4 années de trading est sans doute un menteur.
Puis vient l’argument de la solitude, OUI car trader dans son coin seul c’est chiant. Ces mêmes formateurs vous promettent pourtant une vie de rêve, de luxe et de voyage. Qui y’a t-il de chiant à trader devant la piscine du plus bel hôtel de Singapour avec un cocktail ? Les groupes de trading et les relations personnelles doivent permettre de combler ce manque…
Vous comprendrez que les principaux arguments que vous pouvez observer sont de la poudre aux yeux. Pourtant être trader pour compte propre n’a pas que des avantages et certains arguments auraient plus de poids.
L’investissement n’offre aucune sécurité, ni garantie.
Nous sommes dans un monde où tous nos projets sont liés à une condition : nos revenus fixes. Certains vous diront que c’est facile, en partant de rien, mais la réalité est bien différente. Comment voulez-vous trouver un appartement sans présenter des garanties financières à votre futur propriétaire ? là où (encore plus vrai à Paris) la différence entre l’offre et la demande est à l’avantage du propriétaire. Comment voulez-vous investir ? faire un emprunt dans les mêmes conditions ? les banques vous refuseront tout projet. Il faut également savoir que même les brokers demandent votre situation financière avant d’ouvrir un compte, il faut leur assurer que vos sources de revenus ne proviennent pas du trading (cela reste du déclaratif tout de même) afin d’éviter les situations de dépendance et d’endettement. Rester dans un statut précaire est quelques chose de difficile.
Les revenus complémentaires et récurrents sont donc les bienvenus. Créer (car un trader indépendant à la temps de créer, produire du contenu) et proposer des modules de formation à donc quelque chose de légitime.
La psychologie est mise à l’épreuve continuellement
Je n’aime pas l’argument de dire que si vous ne réussissez pas en bourse c’est que votre psychologie, votre mindset, n’est pas bon.[2] Je n’aime pas la statistique qui voudrait que le trading c’est avant tout 80% à 90% de psychologie. Cet argument qui permet de déresponsabiliser toutes les méthodes de trading et mettre en défaut, d’abord l’élève avant les méthodes pédagogiques et d’investissement de l’enseignant. Non ce n’est pas si simple, si le trading était psychologique, nous nous échangerions des robots qui suppriment ce biais, nous n’aurions pas besoin d’intervenir. Il suffirait seulement de programmer les méthodes miracles.
Vivre seulement de ses revenus boursiers est un réel défi quotidien. Il faut être capable d’encaisser les périodes de perte, légitime est liée à la variance, tout en faisant confiance à sa stratégie dans des marchés financiers qui bougent. La volatilité actuelle, liée au conséquence du Coronavirus sur l’économie mondiale, n’est pas caractéristique d’un marché classique. Sans backtest et expérience, il est difficile de savoir comment va se comporter sa stratégie et donc de lui faire confiance en cas de perte. Sauf que pour vivre, pour payer vos charges (loyer, alimentation, impôt), il faut générer de l’argent là ou les pertes apparaissent comme des doubles peines (à la place de gagner de l’argent, j’en perds et dois gagner deux fois plus pour revenir à mon niveau normal).
Une formation de trading doit vous amener à travailler seul, vous même
L’apprentissage se réalise à chaque instant, lire ce blog est aussi (sans prétention quelconque) un moyen d’apprendre, de développer son esprit et son regard. Et les formations, si elles ne permettent pas directement de gagner en bourse ont toujours quelque chose d’intéressant. Déçu ou non, j’ai toujours appris quelque chose lors de mes expériences et je pense pouvoir encore apprendre davantage.
Je fais parti de ceux qui vous invitent à apprendre à pécher par vous même, comme le dit si bien Michel de Trading Attitude, à partir, évidemment, de ce que vous aurez appris. Vous pouvez vous inspirer, recopier, adapter à votre situation tout ou une partie de vos apprentissages. Je vous invite sortir d’un modèle trop cartésien, celui de vous limiter à apprendre une méthode présentée comme rentable, alors que l’intérêt plus subtile consiste à comprendre dans quelle organisation s’inscrit ce type d’intervention.
Pour parfaire ton apprentissage, ne néglige aucun stage
Serge ZELLER
Je vous invite à compléter vos cours et votre parcours de formation car il est difficile de trouver ce qui nous convient le mieux, du premier coup. Il faut prendre conscience que les expériences déceptives existent, elles existeront encore demain. Votre responsabilité et vos intérêts consistent à les limiter au maximum, puis si c’est trop tard, à tirer profit des quelques brides d’informations susceptibles de vous faire progresser seul ou avec l’expérience d’une potentielle communauté.
Cela reste le meilleur investissement, que vous devez faire!
Dans l’alignement des propos de Thami Kabbaj, la formation reste l’un des meilleurs investissement que vous pouvez faire et ce, à tout âge. Il est dur de concevoir que l’on peut avoir les capacités financières de trader mais pas les capacités financières de se former.
Démarrer la bourse avec 1 000€, 2 000€ peut être concevable dans le cadre d’un apprentissage, mais pas pour gagner durablement. Il est préférable d’utiliser cette capacité financière pour se former, découvrir l’environnement des marchés, se tester avec un compte de démonstration raisonnablement alimenté (les comptes d’1 million € ne servent à rien) et constituer une deuxième épargne que l’on pourra investir après ces premiers tests réussis.
C’est à vous de jouer ! d’investir !
Références
- [1] Tradingsat, Cac 40 : La Bourse de Paris boucle en 2019 son meilleur millésime depuis 20 ans, [en ligne], dernière consultation le 03 mars 2020.
- [2] Andlil, Le Trading est psychologique, [en ligne], dernière lecture le 7 mars 2020.
Effectivement même si l’immobilier a des perspectives moins certaines (j’en parlerai dans un prochain article).
Le business model de la formation est un modèle qui en séduit beaucoup, dommage cependant que l’appât du gain arrive avant une réelle expertise ou un besoin de partage (pour beaucoup, pas tous.)