Les politiques commerciales protectionnistes sont à l’épreuve de la mondialisation. Face aux solutions numériques et à la dématérialisation, aux échanges internationaux à foison, elles suscitent toujours plus de questions. Cet article vous propose justement une plongée au cœur de ces préoccupations. Découvrons ensemble les causes et les conséquences de ces interventions. Nous allons également esquisser quelques solutions.
Il faudrait consacrer un ouvrage entier à ce sujet pour en saisir tous les enjeux. Certains se sont, au demeurant, déjà prêté à l’exercice. Nous ne prétendons donc pas à l’exhaustivité ; voici plutôt une synthèse des points essentiels à considérer concernant le protectionnisme.
Commençons par en apporter une brève définition.
Qu’est-ce que le protectionnisme ?
Le protectionnisme implique une intervention caractérisée du gouvernement quant aux marchandises importées sur le territoire. Si l’on simplifie, cette approche s’oppose au « libre-échange », qui elle laisse une généreuse marge aux industriels et marchands.
Il s’agit d’appliquer certaines restrictions, plus ou moins importantes selon les situations. Parmi elles, on retrouve notamment…
· L’application de taxes dissuasives à l’importation.
· La limitation des quantités de produits autorisés lors des transports.
· Une interdiction frappant certains types de biens.
Il n’existe pas de modèle-type – si bien que chaque État va se montrer plus ou moins drastique dans la détermination (et la surveillance) de ces mesures.
Mais alors, de manière générale, pourquoi une nation en arrive-t-elle jusque-là ? Quelles sont les causes les plus courantes d’une telle modération ? ce sont des notions que l’on évoque aisément dans un parcours de bts commerce international, mais voyons les ici aussi.
Bon à savoir – Le protectionnisme n’est pas toujours synonyme de communisme
On associe parfois trop vite le protectionnisme et le communisme. Or l’un peut tout à fait être adopté sans l’autre. Au cœur d’une idéologie, on retrouve de nombreuses variantes. Il est préférable d’étudier le destin et le parcours de chaque nation individuellement… plutôt que de tirer des conclusions hâtives.
Les causes principales du protectionnisme
Le gouvernement d’un pays décidera de se tourner vers le protectionnisme pour plusieurs raisons. Elles peuvent se combiner.
- Le fait qu’une industrie soit en déclin au sein du territoire fait partie des causes les plus répandues. Il s’agit alors de sauvegarder l’emploi local ; de promouvoir un essor « intra-muros » des technologies et des talents.
- Dans un registre un peu moins noble, cela s’apparente parfois à une manœuvre électorale. Le protectionnisme est un marqueur idéologique. Il traduit la philosophie politique d’un candidat… que l’initiative soit sincère ou non.
- Pour finir, et on en revient ici à des considérations plus pragmatiques, il peut s’agir de contrôler la souveraineté globale d’une économie.
Cela se rapproche du premier point, mais avec une emphase sur sécurité. L’objectif est de réduire la dépendance à d’autres entités (superpuissances, voisins, partenaires…) pour que les domaines tels que la santé ou la défense jouissent d’une autonomie suffisante.
Nous n’emprunterons pas la voie de la critique ou de la remise en cause. Restons objectifs, en évoquant les conséquences du protectionnisme, selon ce que l’histoire a déjà révélé.
Protectionnisme : quelles sont les conséquences de cette politique ?
Les conséquences de cette politique restrictive varient considérablement, au gré des circonstances.
Qu’en est-il, tout d’abord, des potentiels effets positifs ?
- Les industries locales peuvent jouir, pendant une certaine période du moins, d’un regain de visibilité et de popularité. Cela s’explique par une réduction de la concurrence.
- Les nouveaux venus bénéficient d’un terrain plus propice à leur développement. Une plus grande place est laissée à l’innovation, également.
- Le protectionnisme offre l’occasion d’un « bilan » en situation, par rapport aux questions d’autonomie et d’auto-suffisance. La limitation des importations met nécessairement en lumière les dépendances.
Attention, néanmoins : certaines dérives ont été observées à plusieurs reprises.
- Sur le moyen et long terme, les symptômes du « repliement » sont de plus en plus évidents. Par exemple, sans modèles à suivre, sans possibilités de collaboration, les leviers d’innovation s’épuisent.
- Des conflits internes ne sont pas à exclure. Surviennent alors des affrontements commerciaux intenses, à grand renfort de barrières tarifaires. Cela se répercute inévitablement sur la santé de l’économie.
- L’inflation est souvent concomitante de ce modèle, surtout s’il s’inscrit sur la durée. Le manque de mobilité peut engendrer une forme de circularité.
Que pourrait être les solutions à déployer pour juguler (idéalement, annuler) les effets pervers du protectionnisme ? Plusieurs stratégies sont à envisager…
Conséquences du protectionnisme : quelles solutions ?
Afin de limiter les débordements provoqués par le protectionnisme, un gouvernement peut tout simplement décider de lâcher du lest, et d’alléger les restrictions prononcées.
En revanche, si l’idée est de maintenir la politique tout en évitant les complications, on peut songer à…
- … initier la signature d’accords commerciaux régionaux. Des règles communes viennent alors limiter les risques d’opérations déloyales.
- … proposer des voies de subventions. La recherche et le développement sont ainsi stimulées.
- … s’en référer à certains organismes internationaux (comme l’OMC), sans nécessairement renoncer à la taxation et aux limitations. Les organismes en question deviennent des acteurs intermédiaires – des médiateurs.
Comme on peut le constater, une politique protectionniste repose sur des dynamiques très verticales. Autrement dit, les décisions viennent d’en haut. De ce fait, le degré de corruption et l’engagement des institutions vont vraiment marquer la différence.
Le protectionnisme : entre potentialités et limites
Il serait simpliste de rejeter en bloc le protectionnisme et d’en diaboliser l’application. À plusieurs moments de l’histoire contemporaine, ce basculement s’est opéré pour des raisons sincères, souvent dans l’idée de « sauver une situation ».
Pour autant, cette politique économique reste synonyme de fermeture. Elle fait peser sur les épaules des habitants, des acteurs d’économiques, une charge conséquente. Adopter ce modèle demande donc une grande vigilance. Une mise en œuvre précipitée ou désordonnée peut avoir des conséquences désastreuses.
De nos jours, en tout cas, certains y voient une solution contre les dérives de la globalisation. Un remède contre la multiplication des transports et des délocalisations. Nous vous laissons apprécier individuellement la question.
Une chose est certaine : ce sont rarement dans les initiatives radicales que le succès et la prospérité sont au rendez-vous. Une libéralisation sans limites est dangereuse – une fermeture sans concessions l’est sans doute aussi. L’humain, ses besoins, sa sécurité, son bien-être… devrait toujours rester au centre des préoccupations.