Les marchés financiers ne livreront jamais tous leurs secrets. Certains phénomènes échappent totalement à la compréhension des investisseurs. Mais en maîtrisant certains principes, on peut tout de même optimiser ses chances de performer. Parmi eux, il y a la question des valeurs défensives. Je vous propose d’examiner cette thématique. Sachant que nous allons nous concentrer sur les actions du CAC40.
J’ai opéré pour vous une sélection des valeurs défensives et offensive. Cet article n’est pas totalement nouveau, mais propose une approche actualisée pour 2024. j
À la lecture de ces premières lignes, certains d’entre vous cherchent peut-être la défintion de ce concept. Je vais vous l’expliquer. Et en l’occurrence, elle n’a pas changé
Le lien avec les situations de crise (macro ou non) reste incontestable, lui aussi. Le jeu des valeurs défensives et offensives n’existerait pas sans les épisodes de déstabilisation économique. Explications.
C’est quoi une valeur défensive ? Quelle différence avec la valeur offensive ?
J’ai eu plusieurs occasion d’en parler ici. Bien spéculer, c’est trouver un équilibre entre le risque et la sécurité. Quand on parle de valeurs défensives et offensives, c’est à cette tension que nous nous référons.
Autrement dit…
- Les valeurs offensives sont synonymes de volatilité. Loin des évidences, des “valeurs refuges”, elles sont fragiles par essence. Tous les investisseurs ne les fuient pas pour autant. Car ce qu’elles perdent en sécurité, elles le gagnent en opportunités. Le trader qui parvient à identifier le bon filon peut espérer une belle fructification.
En somme, les gains éclairs… se révèlent aussi probables que les pertes soudaines. - Les valeurs défensives invitent à plus de confiance. Attention : je n’ai pas dit “insouciance”. La prudence reste de mise. Toutefois, les grands retournements, les surprises théâtrales restent moins probables.
Si l’on remonte à la nature des produits financiers concernés, on retrouve souvent les biens de première nécessité. Le jeu de l’offre et de la demande apparaît plus stable. Par exemple, il est rare que les actions relatives au café change de valeur abruptement. À l’inverse, les dispositifs technologiques sont exposés.
Si vous prenez position via les actions Sanofi, vous privilégiez les actions défensives. Cette firme française se consacre à la production pharmaceutique.
Certes, quelques tribulations peuvent déplacer les courbes. Cela étant, en théorie (j’expliquerai cette précision dans quelques lignes), la dynamique sur les marchés gardera une certaine satabilité.
Sanofi compte justement parmi les cadors du CAC40.
J’espère être clair jusqu’ici. Mais je sais aussi que cette théorie ne vous suffira pas. Pour tourner les (potentielles) situations à son avantage, rien ne vaut l’établissement d’une stratégie. Après un petit aparté, je vous fournirai quelques pistes d’action.
Les valeurs défensives sont-elles vraiment sûres ?
Rien n’est gravé dans le marbre au sein de l’univers boursier. À la limite, on peut admirer des gravures sur bois. Mais le bois en question risque de brûler.
Trêve de métaphore. Ce que je tiens à souligner, c’est qu’aucune action défensive n’est intouchable.
Si l’entreprise en titre se retrouve au coeur d’un scandale, notamment, les cartes sont redistribuées. La confiance du public peut être largement compromise.
Encore une fois, quand l’enjeu est aussi grand que la santé, les impacts seront normalement moins violents.
Normalement. Mais je me méfie de la normalité. Par définition, les situations de crise impliquent des exceptions. Des changements de paradigme importants. Si la situation est vraiment grave, même un titan du CAC40 s’expose. La différence se ressentira sur la valeur des produits. On retrouve l’importance de diversifier son portefeuille. Si vos performances ne tiennent qu’à un fil, une polémique pourrait tout changer.
Quelles sont les valeurs défensives du CAC 40 ? Quelques exemples
Je l’ai expliqué : les compagnies produisant ou distribuant des biens de premières nécessité émettent souvent des actions à valeur défensive.
Parmi les figures de proue du CAC40, on retrouve…
- Carrefour. Son assise internationale en fait un acteur très solide. Ce n’est pas la seule raison. Ce géant de l’agroalimentaire répond quotidiennement au besoin des populations. Là encore, il faudrait un bouleversement d’ampleur pour que la donne chance.
- DANONE, qui s’invite dans les rayons du magasin cité ci-dessus, émet aussi des actions à valeur défensive. La réputation de ce distributeur en fait une référence depuis plusieurs décennies.
- EDF a bien des atouts dans son jeu. D’autant que certaines mesures étatiques garantissent (avec plus ou moins de succès) une base stable.
Il y a des contre-exemples parmi les dominants du CAC40. Une entité comme BNP Paribas, certes très bien positionnée, ne peut peut pas prétendre à une grande stabilité. Le jeu des taux d’intérêt influence ses performances. Selon la gravité d’une crise macroéconomique, les effets se ressentiront rapidement sur les prêts contractés, les sommes déposées ou retirées, etc.
Comment utiliser les valeurs défensives en trading ?
Pour exploiter correctement les fluctuations des valeurs défensives du CAC40, il faut garder un certain recul. Renoncer aux facilités.
Cette recommandation est valable pour toutes les actions sillonnant les marchés. La petite musique jouée par les grands pontes de l’actualité (les médias en tête de peloton) peut désorienter. Pour ma part, je préfère garder la tête froide.
Par exemple, mon portefeuille est composé d’action Carrefour. Mais j’ai aussi intégré des titres émis par BNP Paribas. Ou par Renaut.
Grâce à ce florilège, je ne serai jamais (totalement) victime d’une déroute. Je prends forcément des risques, mais ils se diluent dans une dynamique plus large. Pour résumer… c’est en adoptant une posture d’équilibriste que vous sécurisez vos positionnements. En vous souhaitant d’excellents résultats !